C’est une année faste pour l’écrivain macédonien Vlada Urošević.
Son dernier roman « UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES » (Ed. Ars Lamina, Skopje) a reçu le prix du Roman de l’année 2022 en Macédoine et son œuvre poétique a été couronnée par la prestigieuse Couronne d’Or de Struga, un prix mondialement connu. Il rejoint ainsi les poètes célèbres comme Pablo Neruda, Allen Ginsberg, Ted Hughes, Léopold Sédar Senghor, Joseph Brodsky, Eugène Guillevic, Tomas Transtromer et beaucoup d’autres poètes encore… Et ce n’est pas tout. Au Salon du livre à Skopje il a été proclamé le meilleur auteur de l’année.
Et, la cerise sur le gâteau, il vient de publier LES EXTRATERRESTRES (Récits du Quartier Latin), un recueil de nouvelles qui est une petite merveille de réalisme fantastique.

Les douze récits de ce livre ont trait à des événements qui ont eu lieu à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix du siècle dernier à Paris. / Bien qu’il soit possible de les situer sur un plan de la ville, l’auteur recommande aux lecteurs de ne pas utiliser ce livre comme un guide à travers la capitale française. Il n’est pas responsable de ce qui pourrait arriver à celui qui ne tiendrait pas compte de cet avertissement.
Le personnage principal de ce recueil de douze récits, que l’on pourrait considérer aussi comme un roman, est l’auteur lui-même qui, dans les années 1960, séjourne comme boursier à Paris. Il habite une mansarde entre le Jardin du Luxembourg et l’église Saint-Sulpice. Il suit des cours à la Sorbonne en auditeur libre qu’il choisit au gré de ses lectures. Il vient des Balkans, « à la fois chrétien et païen, donc pas très digne de confiance », selon un de ses amis parisiens, mais très séduisant et charmeur et persuadé qu’en aimant les femmes et en les couvrant de baisers il n’a rien à perdre.
Mais ces femmes sont des êtres étranges, venus d’ailleurs, de belles Aliennes qui attirent le jeune homme vers des royaumes impénétrables.
« Et si dans la première histoire il établit une relation avec Adela, évoquant le célèbre Henry Miller et sa douce amante Anaïs Nin, rien ne repose sur des bases fiables, car la folie est la seule constante dans les relations amoureuses des principaux protagonistes. Crazy Nora dans l’histoire « Alienne » nous entraîne dans le monde des Mayas ; Barbara, tel un fantôme entre rêve et réalité, nous plonge dans l’immensité du Sahara, où l’on sent poindre l’influence de l’éternel aventurier Corto Maltese. Avec Cléo, nous voyageons de la gare d’Orsay, apparemment disparue, au Sri Lanka, et Anna Maria nous amène en tant que lecteurs à participer au meurtre, par négligence, commis avec le couteau rituel d’obsidienne des Aztèques; les « sorcières » Maria et Teresa nous transportent dans un Moyen Âge cruel, ainsi que la séduisante Agatha, adepte du culte de la Santeria ; seule la romance avec Maïté dans l’histoire « Des croissants chauds pour le petit-déjeuner » nous donne un instant de répit et l’espoir que toutes ces jolies femmes n’auront pas à nous entraîner à la suite du personnage principal dans les royaumes impénétrables de la magie noire d’Aleister Crowley, les mystiques du Triangle des Bermudes et de Carlos Castaneda, de l’Antarctique aux bases nazies, parce que Paris est toujours la ville de l’amour, la langue française la langue de l’amour pur et sans réserve, malgré les événements au-delà de l’onirique. « (extrait de la critique publiée dans la revue Knizevnost, avril 2023, Skopje)



Salle comble à la présentation des « Extraterrestres » (Récits du Quartier Latin) à Skopje.

Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.