« UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES »
Prix du Roman de l’année 2022, en Macédoine !
Je n’aime pas comparer les écrivains, mais dans le cas de VLADA UROŠEVIĆ et, particulièrement, en lisant son dernier roman, je ne cessais de penser au Japonais Haruki Murakami. Oui, Vlada Urošević le Murakami macédonien. Toute son œuvre est à mi-chemin entre « le réel et l’onirique ». Sous sa plume, Skopje se peuple de mystérieux personnages et créatures émergeant d’on ne sait où, l’espace et le temps se troublent. Une sorte d’inquiétante étrangeté y règne en permanence. Sans parler de l’érudition de l’auteur qui est fabuleuse mais accessible à tous.
Mais c’est aussi un livre dangereux. Impossible de le lâcher. Du coup, vu son rythme diabolique et sa longueur (plus de 500 pages), vous risquez de voir votre tension grimper. J’ai échappé belle.
Extrait (traduction en cours)
Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.
C’est une année faste pour l’écrivain macédonien Vlada Urošević.
Son dernier roman « UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES » (Ed. Ars Lamina, Skopje) a reçu le prix du Roman de l’année 2022 en Macédoine et son œuvre poétique a été couronnée par la prestigieuse Couronne d’Or de Struga, un prix mondialement connu. Il rejoint ainsi les poètes célèbres comme Pablo Neruda, Allen Ginsberg, Ted Hughes, Léopold Sédar Senghor, Joseph Brodsky, Eugène Guillevic, Tomas Transtromer et beaucoup d’autres poètes encore… Et ce n’est pas tout. Au Salon du livre à Skopje il a été proclamé le meilleur auteur de l’année.
Et, la cerise sur le gâteau, il vient de publier LES EXTRATERRESTRES (Récits du Quartier Latin), un recueil de nouvelles qui est une petite merveille de réalisme fantastique.
Les douze récits de ce livre ont trait à des événements qui ont eu lieu à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix du siècle dernier à Paris. / Bien qu’il soit possible de les situer sur un plan de la ville, l’auteur recommande aux lecteurs de ne pas utiliser ce livre comme un guide à travers la capitale française. Il n’est pas responsable de ce qui pourrait arriver à celui qui ne tiendrait pas compte de cet avertissement.
Le personnage principal de ce recueil de douze récits, que l’on pourrait considérer aussi comme un roman, est l’auteur lui-même qui, dans les années 1960, séjourne comme boursier à Paris. Il habite une mansarde entre le Jardin du Luxembourg et l’église Saint-Sulpice. Il suit des cours à la Sorbonne en auditeur libre qu’il choisit au gré de ses lectures. Il vient des Balkans, « à la fois chrétien et païen, donc pas très digne de confiance », selon un de ses amis parisiens, mais très séduisant et charmeur et persuadé qu’en aimant les femmes et en les couvrant de baisers il n’a rien à perdre.
Mais ces femmes sont des êtres étranges, venus d’ailleurs, de belles Aliennes qui attirent le jeune homme vers des royaumes impénétrables.
« Et si dans la première histoire il établit une relation avec Adela, évoquant le célèbre Henry Miller et sa douce amante Anaïs Nin, rien ne repose sur des bases fiables, car la folie est la seule constante dans les relations amoureuses des principaux protagonistes. Crazy Nora dans l’histoire « Alienne » nous entraîne dans le monde des Mayas ; Barbara, tel un fantôme entre rêve et réalité, nous plonge dans l’immensité du Sahara, où l’on sent poindre l’influence de l’éternel aventurier Corto Maltese. Avec Cléo, nous voyageons de la gare d’Orsay, apparemment disparue, au Sri Lanka, et Anna Maria nous amène en tant que lecteurs à participer au meurtre, par négligence, commis avec le couteau rituel d’obsidienne des Aztèques; les « sorcières » Maria et Teresa nous transportent dans un Moyen Âge cruel, ainsi que la séduisante Agatha, adepte du culte de la Santeria ; seule la romance avec Maïté dans l’histoire « Des croissants chauds pour le petit-déjeuner » nous donne un instant de répit et l’espoir que toutes ces jolies femmes n’auront pas à nous entraîner à la suite du personnage principal dans les royaumes impénétrables de la magie noire d’Aleister Crowley, les mystiques du Triangle des Bermudes et de Carlos Castaneda, de l’Antarctique aux bases nazies, parce que Paris est toujours la ville de l’amour, la langue française la langue de l’amour pur et sans réserve, malgré les événements au-delà de l’onirique. « (extrait de la critique publiée dans la revue Knizevnost, avril 2023, Skopje)
Salle comble à la présentation des « Extraterrestres » (Récits du Quartier Latin) à Skopje.
Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.
J’AI ADORE ce court texte hybride qui m’a tenue en haleine de la première à la dernière page. En oscillant entre conte et réalité, prose et poésie, l’auteur réussit pleinement sa séduction tout en ouvrant une perspective improbable d’un petit pays des Balkans .
Extrait (Traduction en cours)
Svezdan Georgievski, journaliste, écrivain et traducteur macédonien, est né en 1961 à Jesenice, en Slovénie. Il est l’un des fondateurs de Kanal 4, la première radio privée en Macédoine et du Prix de Utrinski Vesnik qui récompense le meilleur roman de l’année ainsi que de la Fondation pour la promotion des valeurs culturelles « Slavko Janevski ».
Une semaine dans la vie et la mort de Grozdan est le premier roman de Svezdan Georgievski. Il a reçu le prix Les nouveaux décerné au meilleur manuscrit de l’année 2016. Publié la même année par les Editions Templum de Skopje, le livre a connu en très peu de temps plusieurs éditions.
Tu pleures cmme une baleine est le deuxième roman de Svezdan Georgievski. Autres ouvrages: Pour mettre mon grain de sel, Les toponymes urbains.
C’est une année faste pour mon ami Vlada. Il y a quelques jours, son dernier roman a reçu le prix du Roman de l’année 2022 en Macédoine et voilà son œuvre poétique couronnée par la prestigieuse Couronne d’Or de Struga, un prix mondialement connu. Il rejoint ainsi les poètes célèbres comme Pablo Neruda, Allen Ginsberg, Ted Hughes, Léopold Sédar Senghor, Joseph Brodsky, Eugène Guillevic, Tomas Tranströmer et beaucoup d’autres poètes encore…
Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.
Pour son dernier roman Une histoire vraie mais peu probable de la famille Pustopolski de la maison au bord du Vardar et des quatre bagues il a reçu le Prix du Roman de l’Année 2022 en Macédoine, et son œuvre poétiques vient d’être Lauréate de la prestigieuse Couronne d’Or décernée par Les Soirées poétiques de Struga 2023.
L’amour, le chagrin, les générations et les nations, une famille et l’agonie de la guerre yougoslave en arrière-plan. L’un des grands romans européens de ces dernières années.
Dragan Velikic, le narrateur serbe le plus important du moment, nous présente les vies entrelacées de personnages qui tentent de se remettre des ravages de la guerre yougoslave et de sa dissolution. Miljan, un restaurateur qui a fui son Belgrade natal pour s’installer à Vienne, abandonnant son fils nouveau-né, s’occupe désormais de son petit-fils Sinisa. Marija, une philologue qui a peur de la solitude, rencontre Marko, un romancier frustré qui rédige un « guide pour éviter les désagréments » devant le consulat hongrois. Accomplissant une prophétie lancée par une diseuse de bonne aventure le soir de sa remise des diplômes, Kristina traverse « la grande eau » pour repartir à zéro à Boston. Bonavia, c’est l’histoire d’un voyage qui en est plusieurs, d’une évasion qui nous mène là où nous sommes partis et de ce qu’une génération laisse involontairement à son successeur. Un labyrinthe qui nous montre que, même si nous essayons de l’effacer, le passé revient toujours.
A travers les destins entrecroisés de ses personnages, Bonavia explore, nous référant aux grands narrateurs européens du XXe siècle comme Proust, Broch, Musil, Joyce ou Kis, les conséquences humaines de l’effondrement et de la dissolution d’un pays. (Impedimenta, éditeur espagnol de Bonavia).
Bonavia est traduit dans douze langues : allemand, italien, espagnol, hongrois, croate, macédonien, slovène, albanais, grec, slovaque, bulgare, polonais..
« Le wagon cambriolé à Vinkovci » : ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit du narrateur à la mort de sa mère. Dans ce wagon qui transportait les biens de sa famille se trouvait un cahier dans lequel sa mère notait chaque hôtel où ils avaient séjourné : hôtel Palace à Ohrid, Bonavia à Rijeka, Bellevue à Split, Evropa à Sarajevo… Poursuivant le mantra de sa mère, tirant sur le fil de la mémoire, le narrateur fait surgir du passé des halls d’hôtels, des places et des rues, des bribes de dialogues… C’est toute l’Istrie du XXe siècle qui défile sous nos yeux, à travers les vies ordinaires ou extraordinaires de ceux qui se sont succédé sur cette terre. L’histoire de pays, de villes, d’hôtels, de chemins de fer qui n’existent plus. De familles détruites et de personnes disparues dont les voix résonnent dans une polyphonie brillamment orchestrée.
Une immersion haletante dans l’histoire des Balkans. Le Temps.
« Ce livre est un chef d’œuvre, chef d’œuvre d’humanité et de style. Non écrit à la hâte, admirablement construit, il use d’une langue simple, sobre, avec des fulgurances poétiques incisives, inventives.
L’armée populaire de libération de Grèce subit ses dernières défaites et se trouve contrainte au repli. En Albanie, Boris Tusev, l’un des rescapés, paysan et partisan, attend que d’autres scellent son destin. » D’autres « , ce sont d’abord ceux qui, autour des tables de négociation, jouent le sort des peuples – les grandes puissances. Cette armée en déroute est finalement conduite en Union Soviétique. Déraciné, Boris ne rêve que de retrouver son foyer, son pays natal. Un jour, inopinément, on le renvoie en Grèce. Mais là, tout a changé. C’est alors la désillusion. Cet homme simple éprouve toute la tourmente de ces années difficiles dans un pays déchirée et devient le symbole involontaire de tous les exils.
EXTRAITS
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Tasko Georgievski (1935-2011), l’un des plus importants écrivains des Balkans, est né en Macédoine-Egée, dans une de ces familles qui se sont éparpillées de par le monde, fuyant la faim, la guerre, la destruction ou l’assimilation. C’est en 1946, pendant la guerre civile qui ravage la Grèce, que sa famille quitte le village natal. Âgé de onze ans, l’enfant emporte dans ses bagages tout le drame de ses concitoyens. Toute son œuvre est inspirée de ces événements tragiques et de leurs conséquences. Tasko Georgievski a vécu à Skopje, République de Macédoine, et n’a jamais pu obtenir l’autorisation du gouvernement grec de se rendre dans son village natal.
« LE CHEVAL ROUGE est un chef d’oeuvre absolu » (Emmanuel Roblès)
Premier ouvrage traduit du Macédonien à rejoindre le catalogue de Cambourakis, « Le cheval rouge » est un roman écrit par Taško Georgievski et traduit par Maria Béjanovska
Directement inspiré de la vie de l’auteur, ce texte restitue avec force les déchirements induits par l’exil et la migration dans une Europe encore en gestation, lui conférant une dimension puissante et universelle.
LA NOUVELLE REVUE FRANCAISE
« Le cheval rouge, récit d’une vie achevée, est un poème sans fin. » (Laurand Kovacs, NRF, mars 1990)
« C’est l’affirmation de soi, de son identité inscrite dans toutes ses fibres qui donne à Boris l’énergie vitale qui le caractérise; il puise seulement en lui-même les raisons de son combat même s’il en est la résultante politico-historique et non pas l’initiateur. Boris concentre en lui des éléments disparates dont il est la synthèse. Par strates il est macédonien de l’Empire, fils des opprimés ottomans, grec de la Nouvelle Grèce construite dans ses paysages et ses climats ancestraux, il est paysan levé contre l’oppresseur, fuyard vaincu dans la guerre civile, exilé doublement apatride – dans des déserts de l’U.R.S.S., la Grèce est loin et, même parmi ses frères de combat, on n’y reconnaît pas sa nation -, soldat prodige au retour duquel on ne tue pas le veau gras. De tous ces échecs, de toutes ses frustrations, l sort, d’une certaine manière, triomphant, car il est resté lui-même. Et c’est en homme qu’il meurt. »
LE CHEVAL ROUGE de Taško Georgievski chez Cambourakis (février 2023):
« Premier auteur macédonien de notre catalogue, Taško Georgievski s’inspire directement de sa vie pour écrire ce grand classique qu’est « Le cheval rouge ». Il restitue alors avec force les déchirements induits par l’exil et la migration dans une Europe encore en gestation, conférant une dimension puissante et universelle à ce roman. Traduit par Maria Béjanovskia
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L’EXIL ET LA QUÊTE D’UNE IDENTITÉ PERDUE
Pierre Glachant | samedi 27 mai 2023
LE CHEVAL ROUGE de Tasko Georgievski.
« Récit puissant et vrai, concis et écrit à la première personne, Le cheval rouge est fortement inspiré de la vie même de l’auteur (1935-2012). Et cela se sent. Il frappe d’emblée par la sincérité de son ton, presque sa candeur, et son refus de céder à des envolées littéraires sur un terreau aussi tragique et humain. « Ça s’est passé comme ça », revient comme un leitmotiv et Tasko Georgievski confie lui-même dans une postface que le plus grand compliment qu’on pouvait lui faire sur son livre est d’avoir lu « une confession authentique ».
« Je serai toujours torturé par la question du retour du vaste monde vers la racine, écrit-il un peu plus loin, de l’errance vers la sérénité, des mots étrangers vers mes propres mots, de la vie des autres vers ma propre vie, car en nous tous, éparpillés de par le monde, couve l’étincelle vivante de notre vraie identité. »
Le cheval rouge, de Taško Georgievski. Roman « directement inspiré de la vie de l’auteur » (1935-2011), Le cheval rouge suit la destinée de Boris Touchev, de sa Macédoine natale à la Russie d’après-guerre, et « restitue avec force les déchirements induits par l’exil et la migration dans une Europe encore en gestation, conférant une dimension puissante et universelle à ce roman.
« Il fut pourtant un temps où l’Est (du moins mon coin de l’Est) criait : “Nous sommes ici, ici !”, et où l’Occident répondait : “Nous ne pouvons pas vous voir. Vous n’êtes pas là où nous vous attendions. Déplacez-vous, que nous puissions vous voir.” »
Voici enfin réunis, et pour la première fois, les textes de Goran Stefanovski, essais et discours écrits à l’occasion de différentes manifestations culturelles internationales. Ses observations et ses réflexions, faites à partir d’une position d’« exil itinérant » et dans lesquelles on croise Kafka, Tintin ou Donald Duck, élaborent un hypertexte sur l’identité et engagent à une déconstruction audacieuse des clichés. L’auteur d’Hôtel Europa propose ainsi une critique des divisions internes de l’Europe, qui menacent de la transformer en un espace dystopique de méfiance et d’ignorance, particulièrement sous les assauts du capitalisme mondial.
Goran Stefanovski (1952-2018) est né en Macédoine. Auteur dramatique, universitaire, il a vécu et travaillé entre Skopje et Canterbury. Il a écrit de nombreuses pièces et scénarios, abordant notamment les frictions entre identité personnelle, histoire et politique. Un bon nombre de ses oeuvres ont fait l’objet de productions internationales, représentées à travers l’Europe, du BITEF de Belgrade jusqu’au Festival d’Avignon.
Textes réunis et présentés par Ivan Dodovski Traduits du macédonien par Maria Béjanovska Avec le soutien du ministère de la Culture de la République de Macédoine du Nord, de l’université Christ Church de Canterbury et du Centre national du livre. 228 pages ISBN 978-2-37572-041-7
Sommaire : Histoires de l’Est sauvage Sur notre histoire Discours post-dînatoire L’essence des choses Le téléphone en panne Les trans-artistes et les cis-artistes L’auteur dramatique en tant qu’artisan des drames Dispute avec Kafka Éloge du contraire Tintin dans les Balkans L’étincelle qui jaillit Supplément : « Goran Stefanovski : “Fables du monde sauvage de l’Est. Quand étions-nous sexy ?” », par Frosa Pejoska-Bouchereau
Avec un ton irrévérencieux et offensif, l’auteur déconstruit les préjugés, les idées toutes faites sur la culture de l’est. D’ailleurs, qu’est-ce qui, chez cet homme, intéresse les habitants de l’ouest ? Son parcours d’expatrié de l’est, « émigré » à l’ouest. Ceci il n’en veut pas, il ne désire à aucun prix devenir une mascotte. D’ailleurs, s’appuyant sur le cas d’un touriste des Balkans en direction de l’ouest, il affiche les difficultés, les obstacles : « Si un artiste de mon pays veut visiter la Grande-Bretagne, il doit d’abord trouver quelqu’un qui lui fera parvenir une invitation officielle, puis il doit envoyer à l’ambassade un exemplaire récent de sa feuille de paye, une copie de son contrat de travail, le solde de son compte bancaire, remplir un formulaire de demande de visa, prendre rendez-vous, se rendre au consulat à l’heure précise, pas une minute avant ou après, passer devant un détecteur de métal, laisser les empreintes de ses dix doigts, une photographie biométrique des yeux, attendre d’être appelé par le haut-parleur, déposer les documents, repartir chez lui, attendre pendant une semaine, et prier ». En effet, la Macédoine ne fait toujours pas partie de l’Union Européenne.
STEFANOVSKI dénonce la bureaucratie kafkaïenne, en donne des exemples. Il ne peut s’empêcher, à notre plus grand bonheur, d’intégrer des scènes théâtrales à ses textes ou ses discours, prenant toujours son public à contre-pied, encore une fois, dans sa logique de ne pas interpréter ce que l’on attend de vous, selon vos origines ethniques ou vos convictions. En spécialiste de SHAKESPEARE, il s’appuie sur lui pour étayer certaines de ses thèses.
Avec ce colloque, il s’agit, tout à la fois, de présenter le label « discipline rare » obtenu pour les études macédoniennes et de célébrer les 60 ans d’enseignement du macédonien à l’INALCO.
En France, l’Inalco est le seul établissement d’enseignement supérieur où sont étudiées les études macédoniennes en formation complète de la licence au doctorat et le seul pays au monde à avoir une chaire professorale en études macédoniennes, hors de la Macédoine du Nord.
Programme
9h-9h30 Accueil des conférenciers et participants
9h30-9h50 Ouverture du colloque : Frosa Pejoska-Bouchereau, Professeure des universités, Responsable de la Section des études macédoniennes, Inalco
Session 1 : Les études macédoniennes une discipline rare 9h50-10h10 Borče Arsov, Professeur associé au Département de l’histoire de la langue à l’Institut de la langue macédonienne « Krste Misirkov » à Skopje La stylisation dans les traductions du Nouveau Testament en langue vernaculaire macédonienne moderne, au XIXe siècle
10h10-10h30 Ǵoko Zdraveski, Poète, Enseignant de la Section des études macédonienne – Inalco, Doctorant en littérature à l’Université Sts Cyrille et Méthode de Skopje L’influence de Marko Cepenkov et de Krste Petkov Misirkov sur les conceptions linguistiques de Blaže Koneski
Pause – café
10h30-10h50 Jovan Kostov, Maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3, Département des sciences du langage et UR 739 – DIPRALANG Hybridation et enseignement des langues : une application possible pour le macédonien langue étrangère et seconde
Pause – café
11h00-11h20 Gaëlle Lecoq, Musicienne, Conservatoire Francis Poulenc CR Tours, actuellement en Master 2 de macédonien à l’Inalco Vasil Hadžimanov (1906-1969), un collecteur de tradition orale et musicien macédonien
11h20-11h40 Olivera Mladenov, Doctorante en macédonien – ED Langues, Littérature et Sociétés du monde, Inalco Parallèles entre l’étude et la promotion de la langue française en Macédoine et l’étude et la promotion de la langue macédonienne en France
11h40-12h00, Vesna Mojsova Čepiševska, professeure, directrice du MSMJLK, Université Sts Cyrille et Méthode de Skopje Le Séminaire International de Langue, Littérature et Culture Macédoniennes (MSMJLK)
12h00-12h20 Ana Dimiškovska, Professeure de philosophie, Université Sts Cyrille et Méthode de Skopje Le projet de construction de la grammaire logique de la langue macédonienne: résultats, enjeux et perspectives
Pause déjeuner
Session 2 : Littérature et arts 13h30-13h50 Katica Ḱulavkova, Poètesse, écrivaine, professeure d’Université – Sts Cyrille et Méthode de Skopje, membre de l’Académie macédonienne des arts et des sciences et membre du Comité Directeur de l’IASS (International Association for Semiotic Studies) L’onirisme dans les nouvelles de Vlada Urošević
13h50-14h10 Vladimir Martinovski, Poète, écrivain, théoricien de la littérature et traducteur, professeur de poétique comparée à l’Université Sts Cyrille et Méthode de Skopje Le dialogue avec la musique dans la poésie contemporaine macédonienne
14h10-15h30 Robert Marteau et la découverte de la Macédoine INÉDIT : Projection du film de Robert Marteau réalisé en 1968, Les anges de Kurbinovo En présence de Didier Chevenne, Konstantin Plevneš
Pause – café
Session 3 : Littérature, traduction, édition 15h45 -17h45 Maria Bejanovska, traductrice de la littérature macédonienne – Mon cher Mari – Rumena Buzarovska, Éditions Gallimard* En présence : Éditions Gallimard, Guillaume Le Douarin – l’Écume des pages – La peur des Barbares – Petar Andonovski, Éditions GRASSROOTS (Bruxelles)* Prix européen 2020 En présence de l’auteur Petar Andonovski et de Milena Trajkovska directrice des Éditions GRASSROOTS – L’éloge du contraire – Goran Stefanovski, Éditions L’Espace d’un Instant* En présence de Dominique Dolmieu, directeur des Éditions l’Espace d’un Instant
Comité d’organisation : La Section des études macédoniennes Le PLIDAM
Avec le soutien de : PLIDAM Université Saints Cyrille et Méthode de Skopje – République de Macédoine du Nord Université Europa Prima de Skopje – République de Macédoine du Nord La Radio Télévision Macédonienne – République de Macédoine du Nord
Lidija Dimkovska est née en 1971 à Skopje (Macédoine). Elle est poète, romancière, essayiste et traductrice. Elle a fait des études de littérature comparée à l’Université de Skopje et à l’Université de Bucarest où elle a obtenu un doctorat avec la thèse : La poétique de Nikita Stanesku.Depuis 2001, elle vit à Ljubljana (Slovenie). Elle écrit en macédonien.
Après trois recueils de poèmes publiés en Macédoine, paraît en 2006 aux États-Unis Ne le réveillez pas avec des marteaux, un choix de poèmes en édition bilingue anglais-macédonien qui suscite des critiques élogieuses. On souligne l’humour corrosif de ses poèmes en prose dédiés aux chagrins d’amour notamment dans La fille honnête (« pourquoi m’as-tu abandonnée pour épouser ma sœur », « je n’ai pas peur de Virginia Woolf, j’ai peur de Lidija Dimkovska, tu connais ? »), de même que l’ironie, la colère et la profondeur.
Noir sur blanc, poèmes (Ed. Ili-Ili, Skopje, 2016) :
Lidija Dimkovska est lauréate du:
Prix européen de poésie Hubert Burda (2009)
Prix international Tudor Arghezi, en Roumanie, (2012)
Prix européen de poésie Petru Krdu (2016)
Elle est membre du jury du prix littéraire international Vilenica en Slovénie, et du prix international de poésie Zbigniew Herbert.
Des poèmes sélectionnés traduits du macédonien en anglais par Ljubica Arsovska, Patricia Marsh et Peggy Reid, publiés par The Wrecking Ball, au Royaume-Uni.
« Exemplaire et hantante, Lidija Dimkovska, qui est l’un des plus grands écrivains de l’Europe du Sud-Est, écrit comme personne d’autre. Dans ces poèmes sélectionnés (de ses deux derniers livres), impeccablement traduits, nous entendons le bord grincheux de sa compassion intelligente, la façon dont elle entremêle fantaisie et expérience amère, et comment son regard poétique cherche des vérités difficiles. Chacun de ces poèmes est un défi que nous devrions relever. » – Fiona Sampson, auteure de Two-Way Mirror : La vie d’Elizabeth Barrett Browning
« Ces poèmes montrent courage et résilience, ils sont honnêtes et sans compromis, caractéristiques qui ont toujours été présentes dans la poésie de Lidija Dimkovska. » – Goce Smilevski, auteur de Freud’s Sister
« Douloureux, drôle, sage, désarmant. Ces poèmes frappent le clou sur la tête, leur but est parfait. » – Helen Mort, auteure de Division Street et aucune carte ne pourrait leur montrer
Oksana a fui l’Ukraine, rescapée de Tchernobyl. Échouée à Gavdos, îlot grec hors du temps, elle se perd dans les souvenirs de son amour de jeunesse.
Sur la même île-prison, pour oublier son mariage forcé, Pinelopi dialogue imaginairement avec la jeune fille qu’elle a aimée, adolescente. Autour d’elles, isolées comme elles, d’autres femmes luttent contre un monde étouffant d’hommes terrifiés par l’inconnu.
Un roman choral bouleversant sur la force des émotions passées et la violence que suscite la peur de l’étranger.
Petar Andonovski est née en 1987 à Kumanovo (Macédoine). Il est l’auteur de quatre romans et d’un recueil de poème (Espace mental, 2008). Dès la parution de son premier roman Les yeux couleur chaussure (2013), le jeune écrivain connaît le succès, son roman est nominé pour le Prix du roman de l’année, un prix très convoité en Macédoine. Deux ans pus tard, il reçoit ce grand prix pour son deuxième roman Le corps dans lequel il faudra vivre(2015). Et son troisième roman La peur des Barbares(2018) lui apporte une reconnaissance internationale : Prix européen de littérature 2020 décerné par l’Union européenne. Son dernier roman Un été sans toi (2020) est le premier roman queer macédonien. Sans barrière, ni tabou !
Petar Andonovski est le quatrième romancier macédonien qui reçoit le Prix européen de littérature. Avant lui, Goce Smilevski (La soeur de Freud), Lidija Dimkovska (Une vie de rechange) et Nenad Joldeski (Chacun avec son lac) ont eu cet honneur.
Mot de l’éditeur Grassroots Publishing – Bookshop:
« C’est avec beaucoup d’émotion que je vous présente la traduction française du roman de Petar Andonovski « La peur des barbares », d’autant plus qu’il s’agit de la première publication de notre maison d’édition Grassroots Publishing – Bookshop
Nous nous sommes lancées dans cette aventure portées par l’amour pour la langue et la culture macédoniennes, qui nous accompagnerons dans les années à venir.
Vous trouverez le livre dans les librairies à Bruxelles en particulier Tropismes Librairie, Librebook – Bruxelles, La Librairie Européenne – The European Bookshop … et bientôt dans toute la Belgique, et en France.
Un tout grand merci à notre traductrice Maria Bejanovska pour sa passion, sa patience et pour avoir rendu possible le début de cette aventure. La traduction du livre a été financée par le Ministère de la Culture de la Républiquede Macédoine, que nous remercions pour son précieux soutien.
Un énorme merci à l’auteur, Petar Andonovski , pour la confiance qu’il nous a accordée en acceptant d’être le premier auteur de notre catalogue et pour sa remarquable humilité. En 2019, avec ce roman, il a été lauréat du European Union Prize for Literature , et nous sommes honorées de contribuer à faire connaître son œuvre. »
Rumena Buzarovska en compagnie de Orhan Pamuk (galerie des auteurs de Gallimard)
Rumena Bužarovska
Biographie
Rumena Bužarovska (Skoplje, 1981) fait partie de la nouvelle génération d’écrivains macédoniens. Elle enseigne la littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje. Elle est l’auteure de quatre recueils de nouvelles: Griffonnages (2007), Dent de sagesse (2010), Mon mari (2014), Je vais nulle part (2018) ainsi que d’une étude sur l’humour dans la littérature américaine et macédonienne à travers le prisme de la nouvelle. Ses ouvrages sont traduits dans plusieurs langues. Rumena Bužarovska aime voyager. Elle a traduit de l’anglais en macédonien des œuvres de Luis Carroll, John Michael Kucius, Truman Capote, Joseph O’Connor, Charles Bukovsky et Richard Gwin.
À tour de rôle, onze femmes se livrent sans tabou au sujet de leur époux. Tableau à la fois désopilant et terrible des rôles attribués par la société, “Mon cher mari” renouvelle la fiction féministe en égratignant tout le monde. Sur un fil d’équilibriste entre ironie décapante et tragique de la banalité conjugale, Rumena Bužarovska pointe les limites sociales comme intimes de notre discours sur le couple.
« Tour à tour ironiques, franchement drôles ou très émouvantes, décalées ou très ancrées dans les traditions culturelles, elles sont autant de pastilles originales. »
« Des femmes s’épanchent sur les travers et les défauts de leurs époux : volage, machiste, prétentieux ou impuissant. Chacune évoque son mari dans une situation du quotidien qui met en lumière l’ancrage du patriarcat dans le couple et la société. Les femmes ne sont pas non plus épargnées par la lâcheté, l’aveuglement volontaire ou les renoncements. »
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LE COUP DE GRIFFE RAPIDE ET LE CONDENCE DE CAUSTICITE .
« Onze femmes dressent le portrait sans concession de leur mari : misogyne, raciste, prétentieux… Mais attention, car en parlant de leur conjoint, ces femmes en disent beaucoup sur elles. »
« Le talent de Rumena Bužarovska réside dans la psychologie de ses personnages : tout sonne très juste et vrai. Elle parvient, par un détail, une odeur, à faire comprendre le poids d’un sentiment. Dans ces onze histoires, les femmes ne sont pas des victimes, même quand elles subissent, car Rumena Bužarovska nous donne accès à leurs pensées et leur attribue une force de caractère, même si elles ne se trouvent pas toujours dans l’affrontement direct : elles se rebellent à leur manière, par des non-dits souvent. Elles ne sont pas non plus des épouses idéales et, encore mieux : Rumena Bužarovska ose s’attaquer à l’image sainte de la mère parfaite. » (Celine Maltère, Le Manoir des lettres)
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UNE ECRITURE FRANCHE SANS FIORITURES
« Rumena Buzarovska porte un regard acerbe et drôle sur sa galerie de personnages, n’épargnant personne, hommes comme femmes, toutes classes sociales confondues. Elle expose la médiocrité de
ceux qui souhaitent se donner des airs, prétendus poètes ou peintres, ou amatrices de poésie :
“… des dames un peu fortes, avec des bourrelets à la taille et sous les aisselles, là où le soutien-gorge s’enfonce dans la graisse. Elles portent des chemisiers cintrés rouges ou noirs. Leurs cheveux sont le plus souvent teints en brun, leurs lèvres peintes en rouge et leur tête surmontée d’un chapeau extravagant. Des bijoux clinquants ornent leur cou et leurs doigts grassouillets. Elles veulent rayonner
de féminité, de mystère, elles veulent sentir la cannelle et que leur voix soit douce comme du velours.” Ou encore : “le rouge à lèvre orange, qui lui va horriblement mal et qui accentue son teint jaune, s’est incrusté dans ses rides.” (Anne-Charlotte Peltier):
« Rumena Buzarovska explore de nombreux aspects de la vie conjugale et familiale. Son écriture est percutante, décapante. Les récits sont souvent drôles, l’humour grinçant, voire sarcastique. Il existe une grande variété de tons, de sentiments dans ses nouvelles. Les maris de ces dames ne sont pas « reluisants », mais les défauts, la méchanceté parfois, des épouses ne sont pas occultés, loin de là. Ce livre est plus une charge contre l’institution du mariage que contre les hommes en tant que tels. C’est un point de vue piquant, désabusé sur le couple et sur la psychologie humaine. Et c’est très plaisant à lire. » (Jean-Marie Chamouard)
Dans le jardin des Editions Gallimard : Rumena Buzarovska s’entretient avec la journaliste du « Monde ».
Rumena Buzarovska avec Aurélie Touya (Gallimard) et Maria Béjanovska
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LA MACEDONIENNE RUMENA BUZAROVSKA ANALYSE SANS SCRUPULE LES NAUFRAGES DU MARIAGE
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UN PETIT REGAL !
Librairie Dialogues: « Mon cher mari est un recueil de nouvelles traduit du macédonien. Avec délice, on part à la rencontre d’une galerie de personnages féminins qui nous racontent leur vie de femme, d’épouse, de mère au sein d’un pays où la culture patriarcale domine. Les histoires sont piquantes, douces-amères, animées par des êtres névrosés qui interpellent et font sourire. Un petit régal !
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Onze nouvelles, comme autant de petites tragi-comédies désopilantes
« Un poète à la prétention dérisoire, mais à l’incontestable puissance physique (« Je le trouvais ridicule, mais dans le même temps, je regardais son torse en m’imaginant serrée dans ses bras »), un mari acariâtre, que l’on trompait allègrement, en offrant dès que l’on pouvait une part de la soupe qu’il affectionnait à son amant, un gynécologue qui se prend pour un grand artiste mais qui ne peint que des croûtes représentant le sexe de ses patientes, et qui méprise copieusement sa femme, jusqu’au jour où il découvre qu’elle est meilleure poétesse qu’il n’est peintre, un infidèle hypocrite et violent dont sa femme cherche à prendre au piège sa maîtresse et qui finira peut-être lui-même par se faire battre à coup de pelles… Il ne fait vraiment pas bon être un époux dans les onze nouvelles de Mon cher mari, un recueil décapant, aux dialogues toujours vifs et à l’humour acide de l’écrivaine macédonienne Rumena Buzarovska (Gallimard, septembre 2022). L’homme y est trop souvent imbu de lui-même, lâche et menteur, faible et brutal, et même lorsqu’il occupe une position sociale honorable, d’une bêtise souvent crasse. Mais si le mariage apparaît comme un redoutable piège, dont on ne se défait que par sa propre infidélité, la séparation ou la mort du mari, si l’auteure, semblant toujours au fil des pages adresser au lecteur le même clin d’œil farceur et assassin que la femme de la couverture du roman, défend à l’évidence ses sœurs, victimes d’une institution, de ces « liens sacrés » qui les minorisent, ces petites histoires montrant aussi à quel point les femmes ici sont parfois, consciemment ou non, la proie d’abord d’une forme de soumission librement consentie. Onze nouvelles, comme autant de petites tragi-comédies désopilantes, pour révéler ainsi que le combat des femmes, dans des sociétés encore régies par tant de traditions patriarcales, est loin d’être gagné… le rire malicieux de Rumena Buzarovska est la meilleure manière de nous le faire entendre ! (VincentGloeckler 19 août 2022, Babelio)
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ONZE NOUVELLES DÉCAPANTES: REJOUISSANT ET NOUVEAU !
Décapant, ce petit livre dépeint en onze histoires, onze nouvelles écrites au féminin, les relations entre hommes et femmes. Tout le monde en prend pour son grade, c’est féroce, drôle, parfois triste, jamais moralisateur. A mettre entre toutes les mains.
Traduit du macédonien – oui nous n’avons pas l’habitude d’aller chercher là de véritables pépites – ce petit ouvrage composé de onze récits courts est signé par Rumena Bužarovska (par ailleurs professeur de littérature américaine) est un petit trésor de dérision, de lucidité et d’humanité, qui pointe sans aucune pitié les relations entre hommes et femmes dans l’intimité du couple. Malentendus, usure, lassitude, petites et grandes mesquineries, ennui, trahison, usure du quotidien, tout y passe et tout le monde en prend pour son grade avec une férocité crue.
Ne faisons pas l’erreur de croire que ce petit recueil verse du côté féministe de la Force : en creux, le « je » et son regard sur ses proches se retourne parfois avec une cruauté réjouissante sur la narratrice. Et oui, en parlant de l’autre, bien souvent… c’est de soi que l’on parle.
Réjouissant et nouveau.
Pour résumer
Décapant, ce petit livre dépeint en onze histoires, onze nouvelles écrites au féminin, les relations entre hommes et femmes. Tout le monde en prend pour son grade, c’est féroce, drôle, parfois triste, jamais moralisateur. A mettre entre toutes les mains.
Carole Huyvenaar
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MARIANNE, sept.2022
note : 5/5
C’EST D’UNE JUSTESSE A COUPER LE SOUFFLE
« C’est un recueil écrit au cordeau, sans bavure ni trop plein. (…)
C’est cruel sans être cynique. Les personnages ne sont pas fabriqués. Ils font l’amour ou sont faits par l’amour. Ils mangent trop d’oignons ou de foie grillé. Leur haleine pue quand ils embrassent. Les mecs n’ont pas le temps de remonter leur pantalon quand ils se font pincer en situation d’adultère. Les femmes passent beaucoup de temps à préparer la soupe ou le pindjour. Elles se trompent souvent d’histoire d’amour ou repoussent leur progéniture. (…)
Rien n’est fabriqué, tout est dit en condensé, pris sur le vif, sans mode d’emploi, ni discours racoleur. On est en immersion continue. Cela se passe au pays d’Alexandre le Grand, aujourd’hui, et c’est d’une justesse à couper le souffle. » (Philippe Petit, Marianne, 12 sept.2022)
« Onze nouvelles, toujours sur la relation épouse/époux qui sont pour le meilleur et pour le pire. Que l’on rit ou que l’on pleurs, la palette de sentiments nous touche toujours. Un autrice macédonienne et pourtant qui n’est pas sans me rappeler certaines autrices indiennes. »
Sous forme de nouvelles pétillantes, l’autrice pose un regard acerbe et décapant sur la société et ses prétendus rôles. En mélangeant tendresse et ironie à la fois, l’autrice nous offre une lecture en apparence légère mais en osant gratter là ou ça fait mal… Truculent!
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La vitrine de la librairie parisienne L’écume des pagesDans la librairie parisienne Les TraverséesDans la librairie Ombres blanche à Toulouse
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Un bijou qui nous embarque dans l’intimité de onze femmes mariées.
« C’est cruel sans être cynique. Les personnages ne sont pas fabriqués. Ils font l’amour ou sont faits par l’amour. Ils mangent trop d’oignons ou de foie grillé. Leur haleine pue quand ils embrassent. Les mecs n’ont pas le temps de remonter leur pantalon quand ils se font pincer en situation d’adultère. Les femmes passent beaucoup de temps à préparer la soupe ou le pindjour. Elles se trompent souvent d’histoire d’amour ou repoussent leur progéniture. »
Comment subsister lorsqu’on est une romancière macédonienne ? Soit une auteure d’un petit pays de 2 millions d’habitants, dont 20% sont d’origine albanaise, qui compte parmi les plus pauvres de l’Europe ? Une auteure, qui plus est, qui n’a écrit que des recueils de nouvelles, genre peu prisé dans le monde, à l’exception de la sphère anglo-saxonne. Réponse : prendre pour agent le redoutable Andrew Wylie, celui notamment de Salman Rushdie, écrire de bons livres, et donner de sa personne. C’est ce que fait avec application la pétulante et jolie Rumena Buzarovska, professeur de littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje, de passage à Paris pour évoquer Mon cher mari, son délicieux recueil de nouvelles sarcastiques sur le couple, publié dans 16 pays, en France par Gallimard sous une couverture qui la ravit. Rumena Buzarovska, 41 ans, revendique volontiers l’étiquette d’écrivain yougoslave. « Même si la Yougoslavie n’est plus depuis 1991, il existe une communauté littéraire yougoslave, explique-t-elle dans un anglais parfait, un état d’esprit commun à beaucoup de Serbes, de Bosniaques, de Croates, de Slovènes. » Au diable les frontières, donc, et les divisions.
Rumena Buzarovska, la pétulante auteure macédonienne de « Mon cher mari » Gallimard
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Délicieux recueil d’histoires sarcastiques sur le couple !
« On a hâte de découvrir son quatrième et dernier recueil (I’m Not Going Anywhere), consacré aux migrations et au complexe d’infériorité des populations balkaniques envers les peuples riches de l’Occident. Un sujet mordant, mais peut-être moins sujet au fantasme… »
Rumena Bužarovska peint un subtil portrait de la Macédoine contemporaine, mais aussi de nos propres sociétés. Mon cher mari, onze nouvelles, drôles et cruelles.
Mon cher mari a été adapté au théâtre à Skopje (Macédoine), à Ljubljana (Slovenie) et à Belgrade (Serbie)
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LES LIBRAIRES ONT LA PAROLE DANS LE JDD !
Les choix de Guillaume Le Douarin, de la librairie L’Écume des pages à Paris :
Coup de cœur : Mon cher mari, de Rumena Buzarovska
« Première plume macédonienne à rejoindre le catalogue des éditions Gallimard, Rumena Buzarovska livre un recueil aussi décapant qu’instructif sur la vie de couple. Chaque nouvelle donne la parole à une femme évoquant son époux et ses relations aux hommes, sans filtre ni tabou et sur un ton piquant, tout sauf politiquement correct. Machistes, menteurs, narcissiques ou destructeurs, ces « chers maris » sont croqués dans leurs habitudes quotidiennes, révélatrices de leurs petites lâchetés et de leurs grands défauts. Si les hommes en prennent pour leur grade, l’ouvrage n’est pas acide uniquement à leur égard, mais révèle la complexité des rapports entre les deux sexes, tout autant que de l’âme humaine. Un « hommes-femmes mode d’emploi » qui en dit long sur le rôle social assigné à chacun et qui égratigne le sacro-saint modèle de la vie conjugale. »
Rumena Buzarovska, traduit du macédonien par Maria Bejanovska, Gallimard, 176 pages, 18,50 euros.
« Ce recueil de onze nouvelles offre, dans une écriture incisive particulièrement réjouissante, le portrait de différentes femmes confrontées à des situations quotidiennes, plus ou moins banales (…). Rumena Buzarovska déploie une grande finesse psychologique dans ses intrigues et excelle à retranscrire, souvent avec humour, voire avec poésie, la tragique complexité des vies ordinaires. »
« Sur un fil d’équilibriste entre ironie décapante et tragique de la banalité conjugale, Rumena Bužarovska pointe les limites sociales comme intimes de notre discours sur le couple et interroge de son irrésistible talent chaque rouage du vaste jeu de l’amour et du mariage. »
« Les douze confessions sont mises en scène avec un sens du dévoilement progressif et du rebondissement, une intelligence, une cruauté et un talent tragicomique redoutables par l’auteur, Rumena Buzarovska, 41 ans, professeur de littérature américaine à l’université de Skopje. On oscille entre le rire et l’effroi. Pourtant, bizarrement, on est ému par cette humanité déchue, hommes, femmes et enfants… »
Le Matricule des Anges, (par Thierry Guinhut) oct. 2022:
« Le sens de l’observation, l’écriture piquante et enlevée assurent le lecteur d’un plaisir immédiat et durable. Ainsi le temps du romantisme a irrémédiablement laissé place à un réalisme cruel. »
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COUP DE COEUR DE LA LIBRAIRIE GAYARD (Nîmes)
Pour cette rentrée littéraire, Simone Pacchiana de la Librairie Goyard a eu un coup de cœur pour le livre de la Macédonienne Rumena Buzarovska intitulé « Mon cher mari ». Dans ce recueil de nouvelles, l’autrice pose un regard acerbe sur la société en racontant onze histoires de couples. C’est à la fois drôle et tendre, grave et émouvant. Et le lecteur passe du rire aux larmes ! Un vrai bon moment de lecture !
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Le Cercle des lecteurs du service d’action sociale de Brest vous recommande 10 romans dont Mon cher mari de Rumena Buzarovska !
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LE MONDE DES LIVRES le 3 déc.2022)
Les Macédoniennes
Les onze femmes mariées auxquelles Rumena Buzarovska donne la parole détestent leur mari, le craignent ou le méprisent. Ceux-ci, d’ailleurs, les rabaissent, les ignorent et les trompent. Pas une des héroïnes de Mon cher mari ne songe pourtant à divorcer. Cela ne se fait pas. Publié en Macédoine du Nord en 2014,Mon cher mari est un recueil de nouvelles décapantes sur les méfaits du patriarcat et du conformisme social. Femme de poète, d’ambassadeur, de médecin… chacune ne se définit, dans ces textes, que par rapport à son époux et aux enfants qu’elle a ou non. L’écrivaine macédonienne, née en 1981,fait voler en éclats les faux-semblants avec un humour qui n’épargne aucun des personnages. Elle dépeint d’une plume acide des situations pathétiques, parfois tragiques, pour ouvrir par le rire les voies de l’émancipation. ■
FLORENCE BOUCHY
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MON CHER MARI de Rumena Buzarovska parmi les 100 livres de l’année remarqués par :
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LA SELECTION DE L’EXPRESS (1er déc.2022)
MON CHER MARI parmi lesHuit romans à offrir à Noël, pour votre cousine féministe, votre fils geek, votre mamie intello…
Pour votre cousine, féministe endurcie et grande lectrice de nouvelles
Mon cher mari, c’est sous ce titre ironique que la pétulante et jolie Macédonienne Rumena Buzarovska, professeur de littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje, publie un délicieux recueil de nouvelles sarcastiques sur le couple. Les onze femmes et narratrices de Mon cher mari sont toutes macédoniennes et naviguent entre Skopje, la capitale, et l’arrière-pays. Leur point commun ? Leur soumission à des maris, souvent grotesques ou adipeux. Il y a Goran, au gros nez et au teint terreux, qui court les festivals avec sa poésie « exécrable » ; Zoran, que sa femme soupçonne, à juste raison, d’adultère et qui le prend en filature ; le mari, gynécologue, qui essaie de se faire passer pour un artiste et dont les peintures à l’huile, véritables barbouillis, sont des plus déprimantes… Jovan, qui empêche sa jeune épouse d’aller voir sa mère, pauvre et très malade, par peur de la contagion… Tableau exagéré d’une société arriérée ? « La Macédoine est très patriarcale, nous confiait récemment la quadragénaire, et je voulais évoquer toutes les façons sournoises et nocives dont les femmes sont encore traitées aujourd’hui. Pour autant, le livre a du succès un peu partout, notamment en Allemagne, en Italie et dans tous les pays d’ex-Yougoslavie, les problèmes que je soulève sont universels je pense. »
«Mon cher mari», un recueil qui explore la duplicité, à notre corps défendant
Sous la plume de Rumena Buzarovska, tout le monde en prend pour son grade, y compris les «âmes vertueuses»…
Jérôme Orsoni sur « Mon cher mari » de Rumena Buzarovska dans Le Temps
Publié mercredi 4 janvier 2023
« Art par excellence de la brièveté, de la chute et de son fracas, tour à tour aussi légère et profonde qu’un bon éclat de rire peut l’être, la nouvelle résiste à la simplification. Prenez ainsi Mon cher mari, le premier ouvrage publié en français de la Macédonienne Rumena Buzarovska et admirablement traduit par Maria Béjanovska. On aurait tôt fait d’y lire un genre tragicomique de manifeste féministe, une charge contre la charge mentale, une fusillade en règle des innombrables travers du pauvre petit mâle contemporain, blanc de préférence, qui peuple nos postmodernes contrées – forcément lâche, forcément veule, forcément ridicule. Et ce, avec d’autant plus de facilité que c’est une vérité indiscutable: le mâle jouit en effet des injustes privilèges que lui a procurés son seul sexe. »
COUP DE COEUR de la Librairie Compagnie (au coeur du Quartier Latin)
« Plongez avec délice dans ce recueil de nouvelles aux accents tragi-comiques. Rumena Buzarovska y dissèque le couple à travers le portrait de onze femmes qui racontent sans tabou leurs maris. Intelligent et incisif !! »
Librairie Compagnie
COUP DE COEUR de la Librairie Gallimard !
Un livre d’une justesse impeccable et la découverte d’une jeune écrivaine pleine de talent !
Plus qu’un recueil de nouvelles, Mon cher mari est un roman à plusieurs voix, une version contemporaine, caustique et féministe des Scènes de la vie conjugale. Tour à tour drôles et émouvantes, ironiques ou désespérées, les onze voix de femmes qui composent ce livre content le quotidien de leur couple, les petites violences, le ressentiment et les désillusions rentrées.
Gallimard Gallimard
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Dans Littérature & Cie (avril 2023)
Un magnifique article sur « Mon cher mari » dans le dernier n° de la revue Littératures & Cie (avril 2023), par Céline Maltère ainsi qu’un excellent entretien avec son auteure – Rumena Buzarovska.
Deux fois par an, la revue Littératures & Cie, diffusée en librairie, propose de longs entretiens avec des écrivains, des chroniques (poésie, théâtre, cinéma, musique, bande dessinée), des inédits, des sujets d’actualité, des découvertes, sans se priver parfois d’emprunter des chemins de traverse.
Traduites du macédonien, les onze nouvelles qui composent ce recueil, sont narrées à la première personne du singulier et sont joliment liées les unes aux autres, formant ainsi les pièces d’un puzzle permettant d’appréhender la société macédonienne par le prisme des relations conjugales et familiales. Tour à tour ironiques, franchement drôles ou très émouvantes, décalées ou très ancrées dans les traditions culturelles, elles sont autant de pastilles originales. Bien entendu, le mari ne possède pas franchement le bon rôle. Souvent fade, poète maudit, père médiocre, amant triste, sans aucune originalité, ce « cher mari » est une « prison ». Toutefois, Buzarovska, avec nuances, exprime également toute la complexité des épouses parfois désespérées. L’autrice possède aussi un véritable don pour dépeindre les enfants dans cet univers complexe qu’est la famille. Les chutes des nouvelles sont particulièrement réussies, la dernière notamment, grotesque à souhait.
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Au Salon de Salonique, le 7 mai 2023
Remarquable succès de Rumena Buzarovska au Salon du Livre à Salonique (Grèce)!
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Au Salon du Livre à Skopje (Macédoine) le 8 mai 2023
Le nouvel éditeur macédonien de Rumena Buzarovska, TRI de Skopje, vient de rééditer ses trois recueils de nouvelles: Je ne vais nulle part, Mon cher mari et La dent de sagesse.
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13 et 14 mai 2023 au Festival LA COMEDIE DU LIVRE à Montpellier :
« Avec son écriture acerbe et son ironie décapante, Rumena Bužarovska nous offre une véritable sociologie de l’amour et du mariage dans la société macédonienne contemporaine. »
Nicolas Coupannec (libraire Decitre Confluence) – 5 étoiles
Jubilatoire !
Un recueil de courtes histoires qui nous fait partager l’intimité de femmes mariées dans la Macédoine d’aujourd’hui. L’ auteur nous parle avec un humour féroce et libérateur de condition féminine et des rapports entre hommes et femmes. Un régal de lecture.
fabien b. – 1 (libraire Decitre Grenoble) – 4 étoiles
Humour grinçant, regard bourré d’une acuité propre au cynisme et à la recherche du petit défaut. Humeur vengeresse, tour du couple en couplets comico-tragiques.
Kaléidoscope acide/acidulé de nos petites travers conjugaux du quotidien, de la jalousie à l’adultère, de l’adoration à la désapprobation, de l’amour à l’ennui.
Quelles soient drôles, graves ou méchantes, ces histoires de mariage possède un charme inouï, celui du plaisir malsain d’observer les couples se détester où se déchirer. Tout ça avec espièglerie et bravade. Tout ça avec une vraie science de la chute.
Un excellent recueil de nouvelles, signé Rumena Bužarovska, aux Éditions Gallimard. Traduites du macédonien par Maria Bejanovska.
Les suggestions de Claudia Larochelle
Écoutez Claudia Larochelle, chroniqueuse littéraire, nous faire trois suggestions de livres.
Et des livres écrits par des plumes provenants de divers horizons: le Japon, la Macédoine et la France.
Haruki Murakami, T – Ma vie en t-shirts (Belfond)
Rumena Buzarovska, Mon cher mari (Gallimard) (à partir de 5’30)
“Mon cher mari”, c’est le refrain d’une ronde cruelle. Hommes, femmes, chacun cache des sentiments inavouables que le carrousel d’histoires désopilantes fait éclater. Raymond Carver était fasciné par les écrivains russes, Tchekhov, Babel, il ne savait pas qu’il avait une petite sœur dans les Balkans !
Un mari se prend pour un poète alors qu’il écrit des vers de mirliton ; malgré sa lucidité, sa femme succombe encore lorsqu’il les lui chuchote à l’oreille. Genco a de théories sur l’hérédité : il est sûr que son fils Neno, un petit délinquant sournois, tient ses gènes de sa femme. Un gynécologue tente de passer pour un grand artiste; ses croûtes abstraites font penser à des sexes de femmes, ce qui ne l’empêche pas de tenir des propos misogynes. L’épouse d’un ambassadeur en Macédoine, « ce pays de paysans incultes qui s’entretuent », a pourtant une liaison avec un acteur macédonien séduisant. Une femme rend visite à sa mère malade en cachette de son mari; lorsqu’un accident survient qui blesse leur fille elle ne dit rien à son époux, de peur de provoquer son ourroux. Un groupe de collègues fête la Journée de la femme: Sanja succombe au charme de Toni, mais l’aventure excitante au belvédère du Vodno s’avère un lamentable et puant fiasco!
La Macédonienne a la dent dure. Si les hommes sont bêtes et vaniteux, infidèles et phallocrates, les femmes ont leur naïveté, leurs faiblesses. Bužarovska joue sur les zones troubles et mouvantes du couple, les instants glissants où naît le fantasme, ou sur ceux, particulièrement gênants, qui introduisent doute, regret et sentiment de frustration. Il s’agit ni plus ni moins d’une guerre des sexes dans laquelle les femmes, encore terriblement soumises au regard masculin, se cherchent maladroitement, plus ridicules qu’à leur tour. Situations drolatiques, humour dévastateur : l’incompréhension est omniprésente et l’amertume partagée. Bužarovska, née en 1981 à Skopje, est l’autrice de trois recueils de nouvelles. Elle écrit en macédonien, une langue slave méridionale, parlée par 2 millions de locuteurs, qui fut une de celles de l’ancienne Yougoslavie jusqu’en 1991. Mon cher mari offre un regard féroce sur les illusions et la lâcheté des uns et des autres, une réjouissante soupape.
LES ETUDES MACEDONIENNES RECONNUES « DISCIPLINE RARE » PAR LE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE FRANCAISE !
A l’initiative de Frosa Pejoska Bouchereau, (Professeur des Universités, HDR, Langue, littérature et civilisation macédoniennes) les études macédoniennes ont été reconnues « discipline rare » le 3 mai 2022 par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche français.
Cela s’inscrit dans le projet franco-allemand de cartographie des disciplines rares.
Il s’agit d’une farce tragique. C’est à la fois comique et tragique de voir les gens qui, selon Joyce, essayent « de se réveiller de l’angoisse nocturne de l’histoire… »
Présentation de la pièce par l’auteur :
Depuis mon plus jeune âge j’ai été fasciné par le livre « Sitten Geschichte des Weltkrieges » (L’histoire sexuelle de la Première Guerre mondiale) de Magnus Hirschfeld, publié à Berlin en 1931. C’était une critique sociale, deux grands tomes à la couverture rouge que j’ai trouvés dans la bibliothèque de mon père. Rédigée en allemand je ne pouvais pas les lire, mais je regardais avec une grande émotion les nombreuses illustrations – dessins expressionnistes de George Grosz et d’Otto Dix, cartes postales vulgaires, posters de propagande, photographies d’invalides et de prostituées, beaucoup de sang, de chair, du kitch et d’horreur.
Magnus Hirschfeld (1858-1935) a publié plus de 500 titres sur la sexualité, la santé, la politique, la morale et l’histoire du racisme. En 1919, lors de la République du Weimar, Hirschfeld crée L’Institut de la science sexuelle. Il possédait une grande bibliothèque et des archives, on y tenait des conférences publiques et on donnait des consultations médicales. En tant que Juif et homosexuel qui propageait des idées progressistes, Hirschfeld est devenu la cible des nazis subissant des attaques physiques. En 1928 il participe à La Ligue mondiale pour la réforme du genre. En 1930 il part en tournée aux USA puis autour du monde. En 1933, les nazis détruisent son Institut et brûlent publiquement sa bibliothèque et ses archives. Hirschfeld est destitué de sa nationalité allemande. Il meurt à Nice en 1935.
Le livre de Hirschfeld m’a inspiré pour écrire la pièce Figurae Veneris Historiae. Son sujet est : l’amour est impossible dans le monde de la politique. L’histoire y est présentée comme une orgie humaine en masse, une bacchanale. La guerre est un moyen dont l’histoire et l’humanité se servent pour se violer mutuellement.
Il s’agit d’une farce tragique. C’est à la fois comique et tragique de voir les gens qui, selon Joyce, essayent « de se réveiller de l’angoisse nocturne de l’histoire… »
Et même si nous réussissions de chasser cette hypnose honteuse, aurions-nous honte ?
Goran Stefanovski
GORAN STEFANOVSKI est né en 1952 à Bitola, en Macédoine. De 1970 à 1974, il étudie l’anglais (langue et littérature) à l’université de Skopje. Dans le même temps (1972-1973), il suit les cours d’études théâtrales à l’Académie de théâtre, fi lm et télévision à Belgrade. Après ses études à la faculté de philologie de l’université de Belgrade (1975-1977), il obtient sa maîtrise ès arts avec une thèse sur le théâtre de Samuel Beckett. De 1974 à 1978, il travaille pour le secteur théâtre de la Radio-Télévision macédonienne. En 1986, il fonde le département d’écriture théâtrale à la faculté des arts dramatiques de l’université de Skopje, département qu’il dirige jusqu’en 1998. Depuis, il a enseigné l’écriture théâtrale et cinématographique au Christ Church College et à l’université du Kent, à Canterbury, et il est intervenu à l’occasion de nombreuses rencontres dans diff érentes institutions internationales : UNESCO, Dramatiska Institutet (Stockholm), Brown University (Providence, Rhode Island, États[1]Unis d’Amérique), etc. Lauréat du prix de la meilleure pièce de l’année au Festival de théâtre yougoslave de Novi Sad en 1980, il est élu membre de 190 191 l’Académie des arts et des sciences de Macédoine en 2004. Il a été régulièrement membre de jurys de théâtre et de cinéma. Son parcours a été profondément marqué par la chute des régimes communistes en Europe de l’Est et la guerre en Yougoslavie en 1992. Son travail s’est alors orienté vers les questions sociales et politiques en ex-Yougoslavie, et les répercussions qu’elles ont pu avoir en Europe. Goran Stefanovski a ainsi écrit les textes de nombreux spectacles, abordant les thèmes des migrations, des confl its sociaux, de la transition postcommuniste et de l’identité multiculturelle. Un bon nombre de ses œuvres sont des productions internationales, des commandes diverses, représentées à l’occasion d’événements tels que les Capitales européennes de la culture, ou le 50e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, à Stockholm. Elles ont été largement représentées en Europe et en Amérique du Nord, et notamment au Théâtre Dramski de Skopje, au BITEF de Belgrade, au Theater an der Rühr de Müllheim, aux Wiener Festwochen de Vienne, à la Biennale de Bonn ou au Festival d’Avignon. Elles ont obtenu de nombreux prix, notamment au Sterijino pozorje de Novi Sad, en Serbie, et au Festival de Prilep, en Macédoine. Goran Stefanovski est notamment l’auteur de Jane Zadrogaz (1974) ; La Chair sauvage (1979) ; Vol stationnaire (1981) ; Haute- Fidélité (1982) ; Double fond (1984) ; Les Âmes tatouées (1985) ; Le Trou noir (1987) ; Une longue pièce (1988) ; Les Ombres de Babel (1989) ; Goce (1991) ; Černodrinski revient à la maison (1991) ; Sarajevo (1993) ; Vieil homme portant une pierre autour du cou (1994) ; Maintenant ou jamais (1995) ; Ex-You (1996) ; Bacchanales (d’après Euripide, 1996) ; Ce n’est qu’humain (1998) ; Contes d’une ville (1998) ; Paysage X : Euralien (1998) ; Hôtel Europa (1999) ; Tout un chacun (2002) ; Ulysse (2012) ; Langues de feu (2013) et Figurae Veneris Historiae (2014). Il a également écrit de nombreux scénarios, spectacles multimédias, livrets de ballets et d’opéras rock, séries télévisées, drames radiophoniques, pièces pour jeune public, manuels pour l’écriture de scénario, etc. Traduites en quinze langues, ses œuvres sont publiées en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en Pologne et aux États-Unis d’Amérique. Maria Béjanovska et Jeanne Delcroix-Angelovska en ont traduit plusieurs du macédonien en français. Goran Stefanovski était installé en Angleterre depuis la fin des années 90. Il est décédé à Canterbury en 2018. Hotel Europa, créé en version originale en 2000 aux Wiener Festwochen de Vienne, dans une direction artistique de Chris Torch et une coproduction d’Intercult de Stockholm, a été représenté la même année au Festival d’Avignon, alors dirigé par Bernard Faivre d’Arcier. La version française, Hôtel Europa, traduite de l’anglais par Séverine Magois, a été publiée aux éditions l’Espace d’un instant en 2005, et lue la même année au Studio-Théâtre de la Comédie[1]Française, par Catherine Boskowitz et le Collectif 12, dans le cadre du festival Sud / Est. Le Démon de Debar maalo, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été publié en 2010 aux éditions l’Espace d’un instant, avec une préface de Philippe Le Moine, puis lu la même année au Théâtre du Rond-Point, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre des « Mardis midi », et enfi n créé en 2012 au Théâtre de l’Opprimé à Paris, par la même équipe. Černodrinski revient à la maison, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été lu en 2012 à la Maison d’Europe et d’Orient, à Paris, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre de « l’Europe des théâtres », puis publié en 2013 aux éditions l’Espace d’un instant, et créé en 2015 à la Maison d’Europe et d’Orient, par la même équipe. La Chair sauvage, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été lu en 2019 au 100 ECS à Paris, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre de « l’Europe des théâtres ».
« Je suis fier de notre ténacité. Malgré notre identité détériorée, les mains liées, la bouche bâillonnée, la négation de ce que nous sommes et le morcellement de notre terre, je suis vivant et j’ai soif de la vie. Je sais que j’existe grâce à leur acharnement à vouloir me faire disparaître. Ma ténacité surgit du mortier dans lequel on m’écrase et de la poêle où l’on me fait frire. Ce mortier et cette poêle sont justement les lieux de mon pouvoir. »
« « Selon un vieil adage populaire des Balkans, il est impossible de naître et de mourir dans le même pays. En l’espace d’une vie, la maison te tombera sur la tête et tu devras la reconstruire. « Toujours la même chose ». C’est inscrit, comme une catastrophe naturelle ».
extrait :
« Pendant nos guerres civiles, la chaîne CNN nous a présentés comme des tribus aux noms compliqués et aux habitudes politiques bizarres. Face à cette scénographie se tenaient des journalistes bien élevés et cohérents de CNN, serrés dans leurs chemises impeccables, pour mettre de l’ordre dans le chaos et expliquer le désordre avec un vocabulaire simpliste. Qu’en a-t-il résulté ? Lors des conférences internationales, les intellectuels occidentaux me demandaient souvent en chuchotant : « Que se passe-t-il exactement là-bas ? » En fait, CNN a réussi à clarifier une seule chose : que nous sommes incompréhensibles. « Ne vous fatiguez pas à essayer de les comprendre ! »
« Cette présentation n’est pas correcte et me blesse. Et je sais comment mon esprit réagit quand je suis blessé. Je suis capable, comme on dit, de manger un kilo de sel ! Permettez-moi de changer ici de « vitesse », de m’écarter de mon essai et de me servir d’un monologue théâtral : « Vous croyez que je suis incompréhensible ?! Vous n’avez encore rien vu ! Je vais vous montrer ce que c’est vraiment d’être incompréhensible ! Oui, je sais que je me ridiculise en mangeant du sel devant vous qui hochez la tête en n’en croyant pas vos yeux. Je ne fais cela que pour vous dégoûter ! Et pour me blesser. J’ai appris de Dostoïevski que la seule façon de prouver que je suis libre est d’aller contre mes propres intérêts. Ma femme, protestante, ne comprendra jamais cela. Elle refuse d’accepter cette attitude comme un comportement humain logique. Je suis d’accord avec elle. Mais je ne me conduis ainsi que dans des situations déraisonnables, quand je subis une pression déraisonnable. Seulement quand on me marche sur les pieds. Et maintenant vous me dites encore que je suis un monstre irrationnel ?! Vous qui me flattiez en disant que j’étais généreux, accueillant, chaleureux, au grand cœur ?! Vous dites que mon histoire ne vous plait pas. Vous dites que je devrais la modifier ? Et que si je ne le fais pas moi-même, vous le ferez à ma place ? Vous savez quoi ? Allez vous faire foutre ! Comment changerez-vous mon histoire ? Avec des bombardements ? Avec le Tribunal de La Haye ? Avec une résolution de l’ONU ? Avec la corruption et le chantage ? Avec des Festivals de théâtre ? Je ne crois pas que vous réussirez. Je changerai mon histoire seulement quand je veux et si je veux. Vous ne me trouvez pas sexy ? Et alors ! Comme dit le poète : ‘Nous ne sommes pas beaux mais nous chantons’. Vous avez réussi à me faire grimper sur les barricades ! Et, sachez-le, cette bataille continuera au prochain millénaire. Et à celui d’après ! »
GORAN STEFANOVSKI est né en 1952 à Bitola, en Macédoine. De 1970 à 1974, il étudie l’anglais (langue et littérature) à l’université de Skopje. Dans le même temps (1972-1973), il suit les cours d’études théâtrales à l’Académie de théâtre, fi lm et télévision à Belgrade. Après ses études à la faculté de philologie de l’université de Belgrade (1975-1977), il obtient sa maîtrise ès arts avec une thèse sur le théâtre de Samuel Beckett. De 1974 à 1978, il travaille pour le secteur théâtre de la Radio-Télévision macédonienne. En 1986, il fonde le département d’écriture théâtrale à la faculté des arts dramatiques de l’université de Skopje, département qu’il dirige jusqu’en 1998. Depuis, il a enseigné l’écriture théâtrale et cinématographique au Christ Church College et à l’université du Kent, à Canterbury, et il est intervenu à l’occasion de nombreuses rencontres dans diff érentes institutions internationales : UNESCO, Dramatiska Institutet (Stockholm), Brown University (Providence, Rhode Island, États[1]Unis d’Amérique), etc. Lauréat du prix de la meilleure pièce de l’année au Festival de théâtre yougoslave de Novi Sad en 1980, il est élu membre de l’Académie des arts et des sciences de Macédoine en 2004. Il a été régulièrement membre de jurys de théâtre et de cinéma. Son parcours a été profondément marqué par la chute des régimes communistes en Europe de l’Est et la guerre en Yougoslavie en 1992. Son travail s’est alors orienté vers les questions sociales et politiques en ex-Yougoslavie, et les répercussions qu’elles ont pu avoir en Europe. Goran Stefanovski a ainsi écrit les textes de nombreux spectacles, abordant les thèmes des migrations, des confl its sociaux, de la transition postcommuniste et de l’identité multiculturelle. Un bon nombre de ses œuvres sont des productions internationales, des commandes diverses, représentées à l’occasion d’événements tels que les Capitales européennes de la culture, ou le 50e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, à Stockholm. Elles ont été largement représentées en Europe et en Amérique du Nord, et notamment au Théâtre Dramski de Skopje, au BITEF de Belgrade, au Theater an der Rühr de Müllheim, aux Wiener Festwochen de Vienne, à la Biennale de Bonn ou au Festival d’Avignon. Elles ont obtenu de nombreux prix, notamment au Sterijino pozorje de Novi Sad, en Serbie, et au Festival de Prilep, en Macédoine.
Goran Stefanovski est notamment l’auteur de Jane Zadrogaz (1974) ; La Chair sauvage (1979) ; Vol stationnaire (1981) ; Haute- Fidélité (1982) ; Double fond (1984) ; Les Âmes tatouées (1985) ; Le Trou noir (1987) ; Une longue pièce (1988) ; Les Ombres de Babel (1989) ; Goce (1991) ; Černodrinski revient à la maison (1991) ; Sarajevo (1993) ; Vieil homme portant une pierre autour du cou (1994) ; Maintenant ou jamais (1995) ; Ex-You (1996) ; Bacchanales (d’après Euripide, 1996) ; Ce n’est qu’humain (1998) ; Contes d’une ville (1998) ; Paysage X : Euralien (1998) ; Hôtel Europa (1999) ; Tout un chacun (2002) ; Ulysse (2012) ; Langues de feu (2013) et Figurae Veneris Historiae (2014).
Goran Stefanovski à Paris : rencontre avec ses lecteurs
Il a également écrit de nombreux scénarios, spectacles multimédias, livrets de ballets et d’opéras rock, séries télévisées, drames radiophoniques, pièces pour jeune public, manuels pour l’écriture de scénario, etc. Traduites en quinze langues, ses œuvres sont publiées en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en Pologne et aux États-Unis d’Amérique. Maria Béjanovska et Jeanne Delcroix-Angelovska en ont traduit plusieurs du macédonien en français.
Rencontre avec le dramaturge Stoppard
Goran Stefanovski était installé en Angleterre depuis la fin des années 90. Il est décédé à Canterbury en 2018. Hotel Europa, créé en version originale en 2000 aux Wiener Festwochen de Vienne, dans une direction artistique de Chris Torch et une coproduction d’Intercult de Stockholm, a été représenté la même année au Festival d’Avignon, alors dirigé par Bernard Faivre d’Arcier. La version française, Hôtel Europa, traduite de l’anglais par Séverine Magois, a été publiée aux éditions l’Espace d’un instant en 2005, et lue la même année au Studio-Théâtre de la Comédie[1]Française, par Catherine Boskowitz et le Collectif 12, dans le cadre du festival Sud / Est. Le Démon de Debar maalo, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été publié en 2010 aux éditions l’Espace d’un instant, avec une préface de Philippe Le Moine, puis lu la même année au Théâtre du Rond-Point, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre des « Mardis midi », et enfin créé en 2012 au Théâtre de l’Opprimé à Paris, par la même équipe. Černodrinski revient à la maison, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été lu en 2012 à la Maison d’Europe et d’Orient, à Paris, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre de « l’Europe des théâtres », puis publié en 2013 aux éditions l’Espace d’un instant, et créé en 2015 à la Maison d’Europe et d’Orient, par la même équipe. La Chair sauvage, traduit du macédonien par Maria Béjanovska, a été lu en 2019 au 100 ECS à Paris, par Dominique Dolmieu et le Théâtre national de Syldavie, dans le cadre de « l’Europe des théâtres ».
REVUE DE PRESSE
Goran STEFANOVSKI s’emploie avec rigueur à retracer la culture de cette Europe de l’est, cette inconnue totale aux yeux des occidentaux. D’ailleurs, souvent cette Europe de l’est est contée et expliquée par celle de l’ouest, par celle qui croyant pourtant la comprendre, la dépeint selon ses propres yeux, avec ses propres préjugés. Lorsqu’un occidental interroge un habitant des Balkans par exemple, c’est avant tout pour savoir comment cet étranger perçoit l’Occident, comment il se place par rapport à cette Europe-là. STAFANOVSKI dénonce, excédé par ce nombrilisme ouest européen. »
» Avec un ton irrévérencieux et offensif, l’auteur déconstruit les préjugés, les idées toutes faites sur la culture de l’est. D’ailleurs, qu’est-ce qui, chez cet homme, intéresse les habitants de l’ouest ? Son parcours d’expatrié de l’est, « émigré » à l’ouest. Ceci il n’en veut pas, il ne désire à aucun prix devenir une mascotte. D’ailleurs, s’appuyant sur le cas d’un touriste des Balkans en direction de l’ouest, il affiche les difficultés, les obstacles : « Si un artiste de mon pays veut visiter la Grande-Bretagne, il doit d’abord trouver quelqu’un qui lui fera parvenir une invitation officielle, puis il doit envoyer à l’ambassade un exemplaire récent de sa feuille de paye, une copie de son contrat de travail, le solde de son compte bancaire, remplir un formulaire de demande de visa, prendre rendez-vous, se rendre au consulat à l’heure précise, pas une minute avant ou après, passer devant un détecteur de métal, laisser les empreintes de ses dix doigts, une photographie biométrique des yeux, attendre d’être appelé par le haut-parleur, déposer les documents, repartir chez lui, attendre pendant une semaine, et prier ». En effet, la Macédoine ne fait toujours pas partie de l’Union Européenne (11 janvier 2023 Des livres rances)
« Multipliant les écrits – pièces de théâtre, scénarios de film, feuilletons télévisés, essais, articles, conférences –, il poursuivra jusqu’à sa mort un travail d’interrogation de l’Europe, critiquant ses divisions et ses aveuglements, traquant les clichés qui perdurent depuis l’image de la Syldavie donnée dans l’album de Tintin Le Sceptre d’Ottokar jusqu’aux rôles de personnages brutaux et inquiétants proposés aux acteurs yougoslaves venus travailler à l’Ouest. (…) Mais c’est aussi le théâtre qu’il questionne. À quoi sert-il, sinon à raconter des histoires, à les montrer pour en faire une culture : « Entre le marteau et l’enclume de l’Histoire et de la politique, il y a une étincelle qui jaillit : le miracle du théâtre. »
« Le recueil « Mon cher mari » est composé de onze histoires racontées à la première personne par onze femmes différentes. Un chiffre largement dépassé par celui des destins évoqués de femmes, d’hommes, de mères et d’enfants, d’amants et d’amies.
Ces histoires forment un tout parfaitement homogène, comme les pièces d’une mosaïque.
Si les femmes y racontent leurs maris, une troisième cible est visée au-delà des sexes. Il faut donc s’attendre à tout et pas seulement à ce qu’insinue le titre par lequel il ne faut pas se laisser abuser. Le texte ment et charme, se moque et fait rire tandis qu’il banalise, généralise et met l’accent avec légèreté sur des aspects universels de la vie et vous serez surpris par ce portrait inattendu et au scalpel de notre époque profondément malade ».(Olivera Korveziroska, écrivaine et critique littéraire)
Née en 1981 à Skopje (Macédoine), Rumena Bužarovska appartient à la nouvelle génération d’écrivains macédoniens. Elle enseigne la littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje. Elle est l’auteure de quatre recueils de nouvelles: Griffonnages (Čkrtki, éd. Ili-Ili, 2007), Dent de sagesse (Osmica, éd. Blesok, 2010), Mon mari (Mojot maž, éd. Blesok 2014, 2ème édition : Ili-Ili, 2015), Je vais nulle part (Ne odam nikade, ed. Ili Ili, 2018) ainsi que d’une étude sur l’humour dans la littérature américaine et macédonienne à travers le prisme de la nouvelle (éd. Blesok, 2012). Elle est traduite en anglais, en allemand, en italien, en serbe, en croate, en bulgare, en slovène, en albanais…
MON CHER MARI est son premier livre traduit en français.
PRESSE
Rentrée littéraire : on a aimé
MON CHER MARI : ONZE NOUVELLES DÉCAPANTES
Décapant, ce petit livre dépeint en onze histoires, onze nouvelles écrites au féminin, les relations entre hommes et femmes. Tout le monde en prend pour son grade, c’est féroce, drôle, parfois triste, jamais moralisateur. A mettre entre toutes les mains.
Traduit du macédonien – oui nous n’avons pas l’habitude d’aller chercher là de véritables pépites – ce petit ouvrage composé de onze récits courts est signé par Rumena Bužarovska (par ailleurs professeur de littérature américaine) est un petit trésor de dérision, de lucidité et d’humanité, qui pointe sans aucune pitié les relations entre hommes et femmes dans l’intimité du couple. Malentendus, usure, lassitude, petites et grandes mesquineries, ennui, trahison, usure du quotidien, tout y passe et tout le monde en prend pour son grade avec une férocité crue. Ne faisons pas l’erreur de croire que ce petit recueil verse du côté féministe de la Force : en creux, le « je » et son regard sur ses proches se retourne parfois avec une cruauté réjouissante sur la narratrice. Et oui, en parlant de l’autre, bien souvent… c’est de soi que l’on parle. Réjouissant et nouveau.
Pour résumer
Décapant, ce petit livre dépeint en onze histoires, onze nouvelles écrites au féminin, les relations entre hommes et femmes. Tout le monde en prend pour son grade, c’est féroce, drôle, parfois triste, jamais moralisateur. A mettre entre toutes les mains. (Carole Huyvenaar, Mon cher mari : onze nouvelles décapantes (mensup.fr)5 août 2022)
DIALOGUES TOUJOURS VIFS ET L’HUMOUR ACIDE
Il ne fait vraiment pas bon être un époux dans les onze nouvelles de Mon cher mari, un recueil décapant, aux dialogues toujours vifs et à l’humour acide de l’écrivaine macédonienne Rumena Buzarovska
« Un poète à la prétention dérisoire, mais à l’incontestable puissance physique (« Je le trouvais ridicule, mais dans le même temps, je regardais son torse en m’imaginant serrée dans ses bras »), un mari acariâtre, que l’on trompait allègrement, en offrant dès que l’on pouvait une part de la soupe qu’il affectionnait à son amant, un gynécologue qui se prend pour un grand artiste mais qui ne peint que des croûtes représentant le sexe de ses patientes, et qui méprise copieusement sa femme, jusqu’au jour où il découvre qu’elle est meilleure poétesse qu’il n’est peintre, un infidèle hypocrite et violent dont sa femme cherche à prendre au piège sa maîtresse et qui finira peut-être lui-même par se faire battre à coup de pelles… Il ne fait vraiment pas bon être un époux dans les onze nouvelles de Mon cher mari, un recueil décapant, aux dialogues toujours vifs et à l’humour acide de l’écrivaine macédonienne Rumena Buzarovska (Gallimard, septembre 2022). L’homme y est trop souvent imbu de lui-même, lâche et menteur, faible et brutal, et même lorsqu’il occupe une position sociale honorable, d’une bêtise souvent crasse. Mais si le mariage apparaît comme un redoutable piège, dont on ne se défait que par sa propre infidélité, la séparation ou la mort du mari, si l’auteure, semblant toujours au fil des pages adresser au lecteur le même clin d’œil farceur et assassin que la femme de la couverture du roman, défend à l’évidence ses sœurs, victimes d’une institution, de ces « liens sacrés » qui les minorisent, ces petites histoires montrant aussi à quel point les femmes ici sont parfois, consciemment ou non, la proie d’abord d’une forme de soumission librement consentie. Onze nouvelles, comme autant de petites tragi-comédies désopilantes, pour révéler ainsi que le combat des femmes, dans des sociétés encore régies par tant de traditions patriarcales, est loin d’être gagné… le rire malicieux de Rumena Buzarovska est la meilleure manière de nous le faire entendre ! » ((VincentGloeckler 19 août 2022, Babelio) :
22 août 2022 LES LIBRAIRES RECOMMANDENT « MON CHER MARI »
La promotiondes 10 tomes et 12 titres a eu lieu dans le foyer de la Philharmonie macédonienne.
Toute une vie consacrée à la littérature !
Un véritable cadeau pour les générations futures !
Olivera Nikolova (photo K.Popov)
OLIVERA NIKOLOVA entourée par la nouvelle génération d’écrivains macédoniens lors de la promotion de son oeuvre complète en 10 tomes et douze titres. Toute une vie consacrée à la littérature !
PROPOSÉE DANS UNE FORME ÉDITORIALE AUDACIEUSE, UNE FÉÉRIE DE MILORAD PAVIĆ SOUS L’ALIBI DU POLAR. Pourquoi lit-on un roman jusqu’au bout ? Pour connaître la fin de l’histoire. Mais l’on se découvre comme intimidé par Exemplaire unique. Roman aux cent fins de Milorad Pavić. Le livre est contenu dans un coffret, lequel également en contient un second, « Le cahier bleu » d’où l’on sort une fine plaquette qui fournira des clés, ainsi que cent fiches numérotées, serrées en liasse par un bandeau brun. L’éditeur a réalisé cette élégante composition en six versions de la couverture du coffret, et apposé de manière aléatoire sur chacun de ses 2500 exemplaires l’un des dix tampons existant en…
UN OBJET-LIVRE TENTÉ PAR L’OBSESSION DU ROMAN INFINI, QUI CONTIENDRAIT LES AUTRES DE MILORAD PAVIĆ, ET BIEN DES CHOSES ENCORE. Milorad Pavić s’est fait connaître en 1984 par un best-seller érudit : le Dictionnaire khazar, « roman-lexique en 100 000 mots », avec ses deux exemplaires « masculin » et « féminin », et qui rompait de façon virtuose avec la lecture linéaire. Dans sa brève Autobiographie trouvable sur le site Internet de l’université de Bordeaux, l’écrivain serbe s’explique : « J’ai écrit un roman en forme de dictionnaire, un autre en forme de mots croisés, un troisième qui avait la forme d’une clepsydre et un quatrième qui était un livre-tarot. J’ai essayé d’être le moins ennuyeux possible avec ces…
LE DICTIONNAIRE KHAZAR, DE MILORAD PAVIĆ Parmi la trentaine de textes que j’ai traduits en français, Le Dictionnaire khazar occupe une place particulière. Cet été, vingt-cinq ans après sa première publication en France, je l’ai relu, de nouveau happée par ces forces invisibles que sont le rêve, l’amour, les mythes, la tragédie… Impossible de percer tous les secrets de ces histoires inépuisables qui forment une sorte de puzzle diabolique. Quelqu’un disait qu’ « une fois refermée cette machine infernale – si toutefois vous y parvenez un jour – faites attention où vous posez le pied, car Pavić nous enseigne que la réalité, comme la…