ISKRA, roman de Vidosav Stevanović (Editions Flora, 2024)

sorti le 23 avril 2024

L’homme est un loup pour l’homme.

Iskra est sans doute le roman le plus fort de Vidosav Stevanović. L’histoire débute comme un conte mais, très rapidement, se transforme en cauchemar. L’absurdité de la guerre en Bosnie, et de toute guerre en général, y est relatée d’une façon à la fois simple et brillante, sans parti pris, sans commentaires, rien que par les faits. C’est aussi la démonstration implacable que l’homme est un loup pour l’homme.

Vidosav Stevanović raconte le destin d’une jeune femme de Bosnie — Iskra — que des paramilitaires ont enlevée, puis enfermée dans un moulin abandonné et violée. Hésitant entre l’envie de se suicider et celle de s’enfuir, Iskra constate qu’elle est tombée enceinte et elle décide de vivre. Un paramilitaire l’aide à s’enfuir de sa prison et, pendant des mois, elle se cache dans une grotte de la montagne jusqu’à son accouchement. Puis elle descend, son enfant dans les bras, vers les villages de l’autre côté de la montagne. Sa terrible aventure se poursuivra dans les bourgades conquises successivement par des armées différentes.

Vidosav Stevanović est né en 1942 près de Kragujevac en Serbie. Il est l’auteur d’une quarantaine d’œuvres : romans, pièces de théâtre, récits, ainsi que de nombreux essais et critiques littéraires. Il a obtenu les plus grands prix littéraires yougoslaves. Il a dirigé de grandes maisons d’édition à Belgrade, mais ses prises de position antinationalistes et son opposition au régime de Milosevic lui ont interdit toute activité autre que l’écriture et l’ont contraint finalement à s’expatrier. Après un long séjour en France, où il a obtenu la nationalité française et la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, Vidosav Stevanović est retourné dans son pays natal.

Extraits-des- critiques- sur- V.Stevanovic

ouvrages traduits-en-francais  

Disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CXFH2B3J

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MES TRADUCTIONS PUBLIEES EN 2024

LE DICTIONNAIRE KHAZAR de Milorad Pavić (Ed. Flora)

LA GRAINE NOIRE de Taško Georgievski (Ed. Cambourakis)

LA CHAIR SAUVAGE de Goran Stefanovski (Ed. Flora)

BONAVIA de Dragan Velikić (Ed. Agullo)

ISKRA de Vidosav Stevanović (Editions Flora)

Prochaines parutions :

LES NEIGES ARGENTEES de Živko Čingo

LA GRANDE EAU de Živko Čingo

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LA CHAIR SAUVAGE, pièce de Goran Stefanovski (Editions Flora, 2024)

C’est la pièce culte de Goran Stefanovski.

Plus de quarante ans après sa première création cette pièce est toujours jouée sur les scènes en Macédoine et à l’étranger.

Elle est d’une actualité brûlante.

« …L’idée de la chair sauvage vient d’une croyance populaire macédonienne selon laquelle : quand on avale un poil et qu’il se plante dans la gorge, autour de la racine de ce poil il repousse une chair qui n’est pas humaine, donc – sauvage, et elle pousse jusqu’à ce qu’elle étouffe celui qui a avalé le poil. À travers cette notion, qui n’est employée dans mon texte que comme symbole, j’ai essayé, en fait, de décrire une situation et le problème que tout être humain rencontre sur le chemin de sa réalisation individuelle en tant que personne libre ». (Goran Stefanovski).

Disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CXTRDQWF

La chair sauvage raconte le destin tragique de la famille Andreevic (Dimitrija, Marija et leur trois fils : Simon, Stefan et Andreja). L’action se passe en 1939 à Skopje, en Yougoslavie. Dimitrija est un ancien maçon condamné à passer la fin de ses jours dans un fauteuil roulant. Le fils cadet, Andreja, commis-épicier, est membre actif d’une organisation ouvrière ; l’ainé, Simon, travaille comme serveur dans une auberge, il en souffre et ne dessaoule pas car sa femme ne peut lui donner un enfant – un fils ; le troisième fils Stefan est un employé respecté de la filiale d’une Société allemande, dont le gérant est un Juif. Sarah, la fille de ce dernier est très attirante, et Stefan se sent intimidé en sa présence.

C’est alors qu’arrive un certain Klaus, en visite « officielle ». Pour Stefan c’est la meilleure occasion de quitter les « valeurs balkaniques » et d’obtenir « un billet pour l’Europe ». Mais qui est vraiment ce Klaus et pourquoi est-il venu à Skopje à la veille de la guerre ? L’Europe dont rêve Stefan apparaît rapidement comme un fantôme inquiétant, une menace pour tout ce qui est vivant.

Andreja – Ils passent à côté de nous, cachés derrière leurs vitres fumées, et ils nous regardent
comme si nous étions des mouches tombées dans le yaourt. Ils sont pressés d’arriver quelque part.
Après le petit déjeuner ils vont déjeuner. Et ils repassent. Ils passent pendant des siècles. Ils nous
tiennent dans la peur par des phrases, par des mystères et des dogmes. Ils nous tiennent dans la
peur de nous prendre notre pain, de détruire notre maison, de nous casser la gueule. Et nous nous
écartons de leur chemin en les saluant. Et tant que nous aurons peur, ils nous piétineront. La liberté
viendra quand nous vaincrons la peur. La liberté, c’est quand on renversera dans la rue toutes les
malles moisies des greniers, tous les matelas de coton humide, quand on détruira tous les cafards,
tous les rats et moustiques à la malaria; quand toutes les maisons seront repeintes en blanc, les
fenêtres ouvertes, tous les vêtements seront bouillis et lavés dans l’eau de source et séchés au soleil
du printemps. La liberté!

Dimitrija – Quelle foutaise, votre jeunesse ! Vous détruisez tout. Vous ne reconnaissez ni Dieu ni Diable. Aucun ordre, ni dans vos têtes ni dans vos corps. Vous faites tout comme ça vous chante, sous le souffle du premier vent, comme des mouches sans tête. Vous pensez que tout ce qui vole se mange. L’Europe vous demande ! Elle se fout pas mal de vous l’Europe. Vous soupirez pour l’Allemagne ! Et votre père qui a perdu ses jambes pour vous construire une maison, n’est qu’un débris qui ne sait pas combien font deux et deux et qui empêche les Européens de faire carrière. Vous ne savez pas vous défendre. Vous vivez à crédit. Vous périrez dans des trous, vous serez mangés par des toiles d’araignée, votre nom sera effacé, vos racines seront arrachées, pas une trace ne restera de vous. Je n’ai pas assez de larmes pour vous pleurer.

Goran Stefanovski (1952-2018) est le dramaturge le plus renommé du théâtre macédonien contemporain et un auteur de stature européenne. Il a écrit de nombreuses pièces, scénarios, spectacles multimédias, séries télévisées, drames radiophoniques, essais …Ses œuvres sont traduites en dix-sept langues dont en français. Le Démon de Debar maalo (2010), Černodrinski revient à la maison (2013) et Hôtel Europa (2005) ont été publiés par L’Espace d’un Instant puis créés à Paris et au Festival d’Avignon. La chair sauvage, la pièce culte de Goran Stefanovski, a été lue en 2019 à Paris dans le cadre de « l’Europe des théâtres » et, en 2006, au Festival « Regards croisés » à Grenoble. Ses œuvres ont fait l’objet de productions internationales en Europe et en Amérique du Nord. Ses essais ont été réunis et publiés sous le titre Eloge du contraire (Ed. L’Espace d’un instant, 2022).

Il est lauréat du Prix international Vilenica et du Prix Sterijino pozorje.

Plus d’informations sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Goran_Stefanovski

A Paris

A Skopje avec Stoppard.

A Prague

https://www.courrierdesbalkans.fr/dramaturgies-des-balkans-la-chair-sauvage

https://www.facebook.com/events/le-100-ecs/hommage-%C3%A0-goran-stefanosvski/2272549076326449

Disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CXTRDQWF

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Les ouvrages de Goran Stefanovski publiés en français (Ed. L’Espace d’un Instant):

PRESSE

« Habituellement je lis peu de théâtre, et lire une pièce me donne avant tout l’envie de la voir jouée sur scène, incarnée, vivante.
Toutefois, dans « La chair sauvage » les personnages sont si touchants qu’on se les représente aussitôt, très fort : le père, ronchon et pessimiste dans son fauteuil d’invalide ou le fils aîné, alcoolique et désabusé ; et puis le cadet, tragiquement victime de sa naïveté et de son désir d’ascension sociale, prêt à toutes les compromissions pour réussir.
Le benjamin, Andreja, a été mon préféré avec son idéalisme ardent et poétique : « La liberté, c’est quand on renversera dans la rue toutes les malles moisies des greniers, tous les matelas de coton humide, quand on détruira tous les cafards, tous les rats et moustiques ; quand toutes les maisons seront repeintes en blanc, les fenêtres ouvertes, tous les vêtements seront bouillis et lavés dans l’eau de source et séchés au soleil du printemps. » (Isacom, Babelio, * * * * , avril 2024)

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MES TRADUCTIONS PUBLIEES EN 2023

LE CAHIER VOLE A VINKOVCI de Dragan Velikić (Livre de poche)

LE CHEVAL ROUGE de Taško Georgievski (Cambourakis, poche)

ELOGE DU CONTRAIRE de Goran Stefanovski (L’Espace d’un instant)

LA PEUR DES BARBARES de Petar Andonovski (Editions Flora)

CONTES FANTASTIQUES DE MACEDOINE (Editions Flora)

LE DICTIONNAIRE KHAZAR de Milorad Pavić – version interactive (Editions Flora)

Editions Flora : https://www.facebook.com/profile.php?id=61552923017290

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BONAVIA, roman de Dragan VELIKIĆ (Editions AGULLO, 2024)

Publié le 22 février 2024

L’amour, le chagrin, les générations et les nations, une famille et l’agonie de la guerre yougoslave en arrière-plan. L’un des grands romans européens de ces dernières années.

A travers les destins entrecroisés de ses personnages, Bonavia explore, nous référant aux grands narrateurs européens du XXe siècle comme Proust, Broch, Musil, Joyce ou Kis, les conséquences humaines de l’effondrement et de la dissolution d’un pays. (Impedimenta, éditeur espagnol de Bonavia)

Traduit du serbe par Maria Bejanovska

Dragan Velikić, le narrateur serbe le plus important du moment, nous présente les vies entrelacées de personnages qui tentent de se remettre des ravages de la guerre yougoslave et de sa dissolution. Miljan, un restaurateur qui a fui son Belgrade natal pour s’installer à Vienne, abandonnant son fils nouveau-né, s’occupe désormais de son petit-fils Sinisa. Marija, une philologue qui a peur de la solitude, rencontre Marko, un romancier frustré qui rédige un « guide pour éviter les désagréments » devant le consulat hongrois. Accomplissant une prophétie lancée par une diseuse de bonne aventure le soir de sa remise des diplômes, Kristina traverse « la grande eau » pour repartir à zéro à Boston. 

Bonavia, c’est l’histoire d’un voyage qui en est plusieurs, d’une évasion qui nous mène là où nous sommes partis et de ce qu’une génération laisse involontairement à son successeur. Un labyrinthe qui nous montre que, même si nous essayons de l’effacer, le passé revient toujours.

BONAVIA est le troisième roman de Dragan Velikić publié en France. Il est traduit en treize langues : allemand, italien, français, espagnol, hongrois, croate, macédonien, slovène, albanais, grec, slovaque, bulgare, polonais..

extrait

Non, je ne suis pas un séducteur. Au contraire, j’ai peur des
femmes. Je suis timide. Sincèrement, je suis très timide. Il me
serait plus facile de me raconter à la troisième personne. C’est
plus officiel et plus crédible, mais moins intrigant. S’il n’y a
pas de «je», la scène s’éloigne, quelque part là-bas quelqu’un
a vécu quelque chose. Quand on emploie la première personne,
on l’entend respirer. C’est parfois pathétique, mais sincère.
Sans masque. Entre quatre yeux. Quand ça devient désagréable,

il est facile de se glisser dans la troisième personne.
Là, il n’y a pas de honte ni de scrupules, on respire facilement,
la limite de la conscience est si loin qu’on ne la prend pas en
compte.
Je n’ai pas de coordonnées, libre des chaînes de la famille,
du voisinage, des ancêtres, de la nation, d’un parti politique,

de l’État. Je suis l’espace. Je choisis même ce qui m’a
été donné à la naissance : nom, nation, ville de naissance. Et
les ancêtres, s’ils sont indispensables. Partout où je me pose, je
suis chez moi. Je me souviens même de ce qui n’a pas eu lieu.
Ça c’est un plaisir, une joie pure, la plénitude de la vie. Une
réalité créée par le souvenir, et qui s’installe. Ce ne sont pas
des fabrications, car les fabrications sont privées de souvenirs.
Ce dont je me souviens, ça a existé, ou aurait pu exister. En
fait, c’est la même chose, du moment que le souvenir existe
.

Et un large extrait sur le site de l’éditeur : https://agullo-editions.com/wp-content/uploads/2024/02/Bonavia-extrait.pdf

PRESSE

Un livre très profond

C’est dans une écriture très fine, poétique que l’auteur nous amène avec eux dans leurs déchirements , leurs questionnements, leurs doutes dans leurs pensées les plus profondes, dans leurs reconstructions et leurs choix de vie loin de la mère patrie… Un livre très profond que je ne peux que conseiller. (Jacklee, Babelio) Note: 4 sur 5 étoiles.

* * *

LE MONDE DES LIVRES (le 7mars 2024 – Florence Noiville)

« L’écrivain serbe entremêle avec brio des vies à reconstruire dans l’après-guerre. »

* * *

LE FIGARO, le 14 mars 2024 (Christian Authier)

Un roman virtuose et superbement écrit !

Screenshot

* * *

A NOUVEAU UN GRAND ROMAN D’UN GRAND AUTEUR CONTEMPORAIN SERBE !

C’est le troisième livre de l’auteur serbe Dragan Velikic, que je viens de lire .

À nouveau un grand roman d’un grand auteur contemporain serbe dont la recherche d’identité passe également par sa propre histoire qui fera son apparition à la fin du roman, étant lui-même également protagoniste du même sort que ses personnages , et d’où découle le titre du livre. Poignant !

« La vie n’existe pas sans la poésie.

Cimetières retournés.

Pleurs sur une tombe.

L’œuvre est la seule mémoire.

Le dessin d’un bison dans la grotte d’Altamira.

Un puits au milieu du désert.

Murmure des civilisations disparues.

Sans la trace de la beauté, tout est vide et dénué de sens. »

« Les hôtels sont aussi des vies non réalisées. »

(Boukycooky, Babelio, mars 2024)

la suite sur: https://www.babelio.com/livres/Velikic-Bonavia/1594702#!

* * *

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NOUVELLE EDITION DU DICTIONNAIRE KHAZAR de Milorad PAVIĆ

« C’est le livre le plus étrange du monde 

le premier livre du XXIe siècle 

un époustouflant coup de génie ».

EDITIONS FLORA : https://www.facebook.com/profile.php?id=61552923017290

Traduit du serbe par Maria Bejanovska

Le livre broché est disponible sur :https://www.amazon.fr/dp/B0CRYYWR4X

« Le nom de Tolkien vient à l’esprit, à condition de lui ajouter la Kabbale et les Mille et une nuits. » Pierre Assouline, Lire.
« On sort des livres de Pavić avec la gueule de bois, mais ce bois est d’une essence rare. » Jean Palesti, Libération.
« Un monstre qui tient de la blague byzantine, du roman d’aventure et du poème mystique : un déchaînement d’érudition rigolarde à la Borges (…) Ce n’est pas tout à fait fréquent de rencontrer un livre qui ne propose rien moins que de recréer le monde. » Evelyne Pieillier, Le Magazine littéraire.

Milorad Pavić (1929-2009) est romancier, mais aussi poète, dramaturge et historien de la littérature serbe, expert en baroque et en symbolisme, traducteur de Pouchkine et Byron, ancien doyen de la Faculté de philosophie de Novi Sad, professeur d’université et académicien. Ses œuvres ont été traduites dans la plupart des langues du monde. Pavić a acquis une renommée internationale avec le roman Le Dictionnaire khazar (Hazarski rečnik), publié en 1984. Il est traduit en 40 langues.

Le livre broché est disponible sur :https://www.amazon.fr/dp/B0CRYYWR4X

La fonction poétique de l’héritage mythique slave dans le roman de Milorad Pavic Le Dictionnaire Khazar

Par Sanja Bosković

https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=1083

« Puisque dans les rêves et dans l’inconscient s’exprime la fascination devant l’existence, ils reflètent l’aspect magique de la réalité. Cette magie, qui se transmet entre les objets du monde concret et est ensuite reproduite dans les images du rêve permet, à l’écrivain de créer son univers fantastique, un univers où il n’y a pas de différence entre les morts et les vivants, entre les époques, entre le passé et l’avenir, entre la matière vivante et la matière morte. Tout bouge et tout se transforme dans le monde khazar. »

***

L’auteur actuel de ce livre assure le lecteur qu’il ne sera pas condamné à mourir après l’avoir lu, comme ce fut le sort de ses prédécesseurs, en 1691, quand Le Dictionnaire Khazar en était encore à sa première édition et avait encore son premier auteur. À propos de cette première édition, il est nécessaire de donner quelques explications mais, afin de ne pas s’étendre inutilement, le lexicographe propose un contrat au lecteur : le lexicographe écrira ses observations avant le dîner, et le lecteur les lira après le repas. Ainsi la faim poussera le lexicographe à être bref et le lecteur, rassasié, lui, ne trouvera pas l’introduction trop longue. (extrait du Dictionnaire khazar)

***

Comédie-Française , le 12 décembre 2023

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Ce soir à 18h, notre sociétaire Serge Bagdassarian vous donne rendez-vous à la Coupole de la Salle Richelieu pour la lecture du Dictionnaire Khazar de Milorad Pavić.

👀 « Ce livre m’accompagne, et j’aime beaucoup l’offrir aux personnes qui comptent pour moi. J’aime entendre ce qu’elles m’en disent, car cela dépend de la façon dont, littéralement, elles l’ont abordé. » Serge Bagdassarian

***

Avis lecteurs

Anatemnein, Babelio * * * *

« Que vous puissiez tenir ce livre entre vos mains tient presque du miracle. D’où vient-il ? Pourquoi a-t-il été écrit ? Ça n’est qu’en le lisant que vous trouverez des indices qui vous permettront de répondre à ces questions et comprendre peut-être un peu mieux le mystérieux peuple khazar.

Car ce livre est une énigme. Il vient du fond des âges. On dit qu’il a été dicté par des perroquets, qu’il est passé entre les mains de cent mages et autant d’érudits, qu’il a des dizaines d’auteurs et change même parfois de sexe.

Mais oubliez vos préjugés et plongez dans la lecture merveilleusement poétique de cet inventaire de légendes, dans ce labyrinthe duquel on n’aurait jamais envie de sortir.

mdhennin, Babelio * * * * *

Le dictionnaire khazar n’est pas un livre, il est pluriel, multiple, voire infini. Il s’agit tout d’abord d’un dictionnaire qui peut se lire comme un roman (de A à Z), autant qu’un roman qui peut se lire comme un dictionnaire (en suivant le fil des articles qui intéressent le lecteur). Véritable roman hypertexte écrit avant l’ère internet, le thème central en est la conversion au judaïsme du peuple Khazar (peuple situé entre la Mer Caspienne et la Mer Noire) au IXème siècle. Mais l’auteur s’amuse dans un style particulièrement inventif et drôle à mélanger savoureusement histoire authentique et légendes. On croisera ainsi des histoires de vampires, des biographies de Saints chrétiens, des chasseurs de rêves, des philosophes musulmans, des légendes cabalistiques…

GeneralPino, Babelio * * * * *

Dommage qu’il n’y ait pas une sixième étoile !

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Charybde2 * * * * *

Un roman-univers abyssal au carrefour des religions et des rêves.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/10/11/note-de-lecture-le-dictionnaire-khazar-milorad-pavic/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..

D’anecdote anodine ou sulfureuse en indice discret sur le contenu exact de la polémique, de contradiction relevée en convergence insolite, de légende significative en conte éclairant, la lectrice ou le lecteur sera peut-être amené à élucider ce qui a toutes les allures d’un drame policier, historique, théologique et métaphysique. Comme le vase khazar de la notule concernée, l’usage du texte survivra à une éventuelle élucidation, qui n’arrivera ainsi peut-être pas. Le pouvoir de la littérature et de l’invention romanesque, de la relecture assidue des mythologies et des théologies, de l’introduction malicieuse du démon de la farce dans les gloses les plus savantes et les plus sûres d’elles-mêmes, aura, lui, été affirmé, et avec une rare saveur. Et c’est ainsi que naît un chef d’œuvre.

* * *

Les Archives de Donjon&Cie : https://www.donjonetcie.com/2020/04/le-dictionnaire-khazar.html

« le Dictionnaire Khazar ne ressemble à aucun autre roman que j’ai lu, mais il parlera à ceux qui apprécient la réalité fictionnelle de Borges, les obsessions mystiques et religieuses d’Eco et la logique poétique de Calvino. Je sais que je lirais de nouveau ce livre un jour, il est à ce point excellent. »

* * *

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NOUVELLE EDITION DE LA GRAINE NOIRE de Taško Georgievski (Cambourakis, 2024)

Littérature macédonienne

Après LE CHEVAL ROUGE, publié il y a un an, l’éditeur Cambourakis publie un deuxième roman de Taško Georgievski, l’un des auteurs majeurs de la littérature macédonienne. Les deux livres, édités en collection Poche, relatent l’époque de la guerre civile en Grèce. Tout l’œuvre de ce grand écrivain est consacrée à cette période tragique dans laquelle un être humain, comme Doné dans LA GRAINE NOIRE, résiste et malgré tout arrive à garder sa dignité.

Traduit du macédonien par Maria Bejanovska.

En pleine guerre civile, Doné, un jeune paysan macédonien, est appelé à combattre dans l’armée du royaume de Grèce. Soupçonné d’être un sym­pathisant communiste, il est fait prisonnier et exilé sur une île avec d’autres soldats. Immédiatement désigné comme le bouc émissaire idéal, il subit travaux forcés et tortures à répétition sous le soleil brûlant et l’œil cruel du capitaine Skaloumbakis et du sous-lieutenant Maki. La ténacité de Doné lui permet cependant de faire face à toutes les formes d’injustice : habité par le souvenir de sa femme, Anguélina, et soutenu par son ami Hristos, ce sont surtout la certitude de son innocence et sa détermination à ne pas trahir ses origines qui lui donnent la force de ne pas perdre son humanité.
Dans le sillage de Doné, qui regarde impuissant ses compagnons d’infortune sombrer dans la folie, Taško Georgievski dépeint avec autant de puissance que d’amertume la souffrance des innocents pris dans les absurdités de la guerre.

Le roman La Graine noire a été traduit dans une dizaine de langues et adapté au cinéma.

Parution le 7 février 2024
176 pages / 115 x 175 mm
10 euros TTC
ISBN 978-2-36624-847-0

Taško Georgievski (1935-2011), l’un des plus importants écrivains des Balkans, est né en Macédoine, dans une de ces familles qui se sont éparpillées de par le monde, fuyant la faim, la guerre, la destruction ou l’assimilation. C’est en 1946, pendant la guerre civile qui ravage la Grèce, que sa famille quitte le village natal. Âgé de onze ans, l’enfant emporte dans ses bagages tout le drame de ses concitoyens. Par la suite, toute son œuvre s’inspirera de ces événements tragiques et de leurs conséquences.

***

LA PRESSE en 1997

***

TOUS CES PETITS DACHAUS SOUS LE SOLEIL DE LA MER EGGEE

La guerre civile grecques (1946-49) a marqué toute une génération d’écrivains et de poètes. Le combat fratricide entre royalistes et communistes dans le nord de la Grèce n’est pas fait de quartier. Des villages, des familles, des amitiés ont dû choisir leurs camps, un canon sur la tempe. Le retard de la démocratie grecque date de cette époque. Et d’après le poète engagé Manolis Anagnostakis, la résistance antifasciste était multicolore, la guerre civile était noire. Lors de l’insurrection communiste grecque de mars 1946, soutenue quasiment uniquement par Tito, le gouvernement royaliste d’Athènes n’a pas pris des gants. En mobilisant les jeunes appelés, les gouvernementaux ont fait le tri. Tous ceux qui avaient des racines ou des convictions démocratiques étaient impitoyablement envoyés dans les îles du diable, centre de relégation. Toute une génération d’écrivains grecs, dont Mikis Théodorakis, qui est passée par cet enfer, ont su décrire ces petits Dachaus sous le soleil de la mer Egée. Mais la dimension inter-ethnique était absente ; On parlait de Grecs de gauche contre les Grecs de droite. Or, dans les camps communistes une grosse partie de la minorité macédonienne slavophone de Grèce avait pris les armes contre la royauté grecque. Cet aspect ne transparait que chez les auteurs macédoniens de Skopje. Dès 1950 le poète Aco Šopov en avait parlé. (Christophe Chiclet, Revue Méditerranée, 1997)

***

COUP DE COEUR de la Librairie Delphica de Genève https://delphica.ch/boutique/la-graine-noire/

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LE DICTIONNAIRE KHAZAR A LA COMEDIE FRANCAISE

MAGNIFIQUE PRESENTATION DU DICTIONNAIRE KHAZAR de Milorad PAVIC A LA COMEDIE FRANCAISE avec Serge BAGDASSARIAN.

LE 12 DECEMBRE 2023

Le Grenier de la prestigieuse maison était plein à craquer.

« Quand le livre a paru en France, à la fin des années 80, je suis tombé sur un article qui précisait que l’empire des Khazars se situait, en grande partie, dans le Caucase ; cette précision m’avait interpelé, du fait de mes origines arméniennes. J’avais grandi dans une famille où l’on trouvait beaucoup d’encyclopédies et de dictionnaires, et cela a conditionné mon rapport au livre. Aussi, quand j’ai découvert que le Dictionnaire khazar était un roman écrit effectivement sous forme d’un dictionnaire, je me suis précipité pour l’acheter, et je n’ai pas été déçu ! Depuis, ce livre m’accompagne, et j’aime beaucoup l’offrir aux personnes qui comptent pour moi. J’aime entendre ce qu’elles m’en disent, car cela dépend de la façon dont, littéralement, elles l’ont abordé. On peut en effet lire ce roman de façon linéaire, mais aussi par entrées de définition ; et si on choisit de ne pas tout lire – l’auteur permet cela – on n’en retirera pas moins. Chacun a donc sa propre expérience de cette œuvre incroyable, et cela m’amuse toujours de voir comment les gens voyagent en elle. » (Serge Bagdassarian de la Comédie française)

Les quatre éditions du Dictionnaire khazar en France: Editions Belfond (1988), Ed. Pocket (1994) Editions Mémoire du livre (2002), Editions Le Nouvel Attila (2015)

LA CINQUIEME EDITION QUI VIENT DE PARAITRE CHEZ EDITIONS FLORA EST NUMERIQUE ET INTERACTIVE, TELLE QUE L’AUTEUR L’AVAIT IMAGINEE EN 1984 SANS POUVOIR LA REALISER PAR MANQUE DE MOYENS TECHNIQUES.

PAR UN SIMPLE CLIC, le lecteur pourra passer d’une histoire à l’autre, d’un personnage à l’autre, parcourant ce livre qui est une énigme et qui vient, dit-on, du fond des âges. On dit même qu’il a été dicté par des perroquets, qu’il est passé entre les mains de cent mages et autant d’érudits, qu’il a des dizaines d’auteurs et change même parfois de sexe.

DISPONIBLE SUR AMAZON : https://www.amazon.fr/dp/B0CNVHPQMD

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LE DICTIONNAIRE KHAZAR – version interactive (Editions Flora, 2023)

Voici, pour la première fois, la version française du Dictionnaire khazar sous la forme interactive telle que son auteur, le génial Milorad Pavić l’avait conçue il y a quarante ans. Aussi, le lecteur pourra, par un simple clic, passer d’une histoire à l’autre, d’un personnage à l’autre, parcourant ce livre qui est une énigme et qui vient, dit-on, du fond des âges. On dit même qu’il a été dicté par des perroquets, qu’il est passé entre les mains de cent mages et autant d’érudits, qu’il a des dizaines d’auteurs et change même parfois de sexe.

À ce jour, il est traduit en 40 langues. et a connu de nombreuses adaptations au théâtre et au cinéma, il est étudié dans les universités à travers le monde et a inspiré de nombreux artistes et musiciens.

Milorad Pavić entraîne son lecteur à la découverte des chasseurs de rêves, du diable iconographe Sevast Nikon, des maçons de la musique qui taillaient d’énormes blocs de sel sur lesquels jouaient les vents, de la princesse Ateh qui se réveillait chaque matin avec un visage nouveau.

Le Dictionnaire khazar est un livre magique et envoutant. Tout comme les Khazars, ce peuple mystérieux qui vécut à l’embouchure de la Volga sur la mer Caspienne. Leur royaume fut anéanti par les Russes vers l’an 965 de notre ère.
Mais les Khazars sont passés à la postérité par un événement extraordinaire : le renoncement collectif à leur antique religion et leur conversion à une des trois grandes religions du Livre. La légende rapporte que le roi des Khazars mit les trois croyances en compétition dans une audience ouverte à leurs représentants respectifs : un rabbin, un moine et un derviche. La légende ne dit pas qui l’a emporté. Ce qui est certain, c’est que le peuple khazar disparut de l’Histoire peu après sa conversion. Milorad Pavić, l’auteur génial du Dictionnaire Khazar, pense qu’un rêve du roi des Khazars est d’ailleurs à l’origine de cette tragédie. Un rêve dans lequel un ange lui serait apparu pour lui dire :

Tes intentions plaisent au Seigneur mais pas tes actes !

Extrait :

La saison changeait, les matins étaient froids mais les nuits encore chaudes – c’était l’été jusqu’à minuit, et l’automne le matin. Papas Avram choisit son épée, on sella son cheval, et du camp serbe arriva une troupe de cavaliers qui portaient des pigeons vivants dans leurs manches. Tout en chevauchant, ils tiraient sur de longues pipes, accrochant des ronds de fumée sur les oreilles des chevaux. Quand Brankovitch monta en selle, il reçut aussi une pipe allumée et tous, fumant ainsi, partirent chez le général Vétérani pour recevoir ses ordres. C’est alors qu’on entendit des voix dans le camp autrichien :

–Des Serbes nus arrivent !

En effet, derrière les cavaliers surgit une troupe de fantassins qui ne portaient rien d’autre que leur calotte. Nus, ils traversèrent la lueur des feux de camp comme on franchit un portail et, derrière eux, un peu plus rapides, passèrent leurs ombres nues, deux fois plus âgées qu’eux.

***

Le Dictionnaire khazar a connu 4 éditions différentes en France.

Cette dernière est donc la cinquième et la seule interactive comme son génial auteur l’avait imaginée en 1984.

Vous pouvez vous la procurer sur AMAZON : https://www.amazon.fr/dp/B0CNVHPQMD

Attention : l’interactivité ne fonctionne qu’une fois l’ebook chargé sur votre application Kindle…ou liseuse et non dans l’échantillon proposé sur Amazon.

Et amusez-vous bien !

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PRESSE ET AVIS

UNE IDEE LUMINEUSE !

Félicitations pour cette édition interactive du Dictionnaire khazar !

C’est la véritable forme de l’œuvre de Milorad Pavić qui en a rêvé, mais à son époque ce n’était pas encore possible. Maintenant, le mécanisme est trouvé pour que cette œuvre fonctionne de la meilleure façon. Une idée lumineuse !

(VLADA UROŠEVIĆ, Lauréat de la Couronne d’or des Soirées poétiques de Struga 2023)

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ENTRETIEN AVEC MILORAD PAVIC (émission L’autre Europe, RFI, Maria Béjanovska, 2002)

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SITE OFFICIEL DE MILORAD PAVIC : https://www.khazars.com/index.php/en/

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NOUVELLE EDITION DU CHEVAL ROUGE de Taško Georgievski (Cambourakis, 2023)

C’est un chef-d’œuvre absolu! (Emmanuel Roblès)

L’armée populaire de libération de Grèce subit ses dernières défaites et se trouve contrainte au repli. En Albanie, Boris Tušev, l’un des rescapés, paysan et partisan, attend que d’autres scellent son destin.  » D’autres « , ce sont d’abord ceux qui, autour des tables de négociation, jouent le sort des peuples – les grandes puissances. Cette armée en déroute est finalement conduite en Union Soviétique. Déraciné, Boris ne rêve que de retrouver son foyer, son pays natal. Un jour, inopinément, on le renvoie en Grèce. Mais là, tout a changé. C’est alors la désillusion. Cet homme simple éprouve toute la tourmente de ces années difficiles dans un pays déchirée et devient le symbole involontaire de tous les exils.

Le roman Le cheval rouge a été adapté au cinéma.

PRESSE

 Ce livre est un chef d’œuvre, chef d’œuvre d’humanité et de style. Non écrit à la hâte, admirablement construit, il use d’une langue simple, sobre, avec des fulgurances poétiques incisives, inventives. (Joël Vernet, poète)

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NRF (Laurand Kovacs) : Parallèlement au récit, captivant parce qu’il rejoint la société vécue et vivante, il y a le cœur de l’oncle Boris, un cœur chaleureux qui bat puissamment à l’unisson d’une nature proche et vigoureuse. Oncle Boris, paysan du Kaïmaktchalan, en Grèce, vit intensément une existence sans dilemme ni alternative, ce qui ne le prive pas, bien au contraire, d’état d’âme. A l’origine de cette ardeur, il y a un choix, mais son expression et sa description ne prennent pas la place des termes mêmes qui le composent. Oncle Boris est aux prises avec les choses et non pas avec leur représentation. C’est l’affirmation de soi, de son identité inscrite dans toutes ses fibres qui donne à Boris l’énergie vitale qui le caractérise ; il puise seulement en lui-même les raisons de son combat même s’il en est la résultante politico-historique et non pas l’initiateur. Boris concentre en lui des éléments disparates dont il est la synthèse. Par strates il est macédonien de l’Empire, fils des opprimés ottomans, grec de la Nouvelle Grèce construite dans ses paysages et ses climats ancestraux, il est paysan levé contre l’oppresseur, fuyard vaincu dans la guerre civile, exilé doublement apatride – dans les déserts de l’U.R.S.S., la Grèce est loin et, même parmi ses frères de combat, on n’y reconnaît pas sa nation -, soldat prodigue au coeur duquel on ne tue pas le veau gras. de tous ces échecs, de toutes ces frustrations, il sort, d’une certaine manière, triomphant, car il est resté lui-même. Et c’est en homme qu’il meurt. (extrait de la critique publiée dans la NRF lors de la première édition du « Cheval rouge », en 1989)

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Courrier des Balkans (Pierre Glachant) : https://www.courrierdesbalkans.fr/Blog-o-L-exil-et-la-quete-d-une-identite-perdue

Récit puissant et vrai, concis et écrit à la première personne, Le cheval rouge est fortement inspiré de la vie même de l’auteur (1935-2012). Et cela se sent. Il frappe d’emblée par la sincérité de son ton, presque sa candeur, et son refus de céder à des envolées littéraires sur un terreau aussi tragique et humain. « Ça s’est passé comme ça », revient comme un leitmotiv et Tasko Georgievski confie lui-même dans une postface que le plus grand compliment qu’on pouvait lui faire sur son livre est d’avoir lu « une confession authentique ».

« Je serai toujours torturé par la question du retour du vaste monde vers la racine, écrit-il un peu plus loin, de l’errance vers la sérénité, des mots étrangers vers mes propres mots, de la vie des autres vers ma propre vie, car en nous tous, éparpillés de par le monde, couve l’étincelle vivante de notre vraie identité. »

C’est bien la raison pour laquelle ce livre touche tant. Le particulier peut rejoindre l’universel et le destin broyé de Boris Touchev, modeste paysan macédonien violenté par l’Histoire, évoque immanquablement le drame et les tragédies personnelles et intérieures qu’ont pu connaître et connaissent toujours les exilés jetés sur les routes du monde.

***

A NE PAS MANQUER !

« Directement inspiré de la vie de l’auteur, Le Cheval rouge restitue avec force les déchirements induits par l’exil et la migration dans une Europe encore en gestation, conférant une dimension puissante et universelle à ce roman. » (Courrier des Balkans)

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LE DICTIONNAIRE KHAZAR de Milorad Pavić (Editions Flora, 2023)

PROCHAINEMENT

LE CHEF D’OEUVRE DE MILORAD PAVIC SOUS FORME NUMERIQUE ET INTERACTIVE TELLE QUE SON AUTEUR L’AVAIT IMAGINEE EN 1984.

« Le Dictionnaire khazar est le livre dont j’ai longtemps rêvé : un livre qui reste ouvert même lorsqu’on l’a refermé, un livre qu’on peut commencer n’importe où, un livre qui se lit dans tous les sens, de droite à gauche et de gauche à droite, de haut en bas et de bas en haut ; un livre, enfin, qu’on relit in extenso dès qu’on l’a reposé, pour constater qu’on ne fait jamais que le relire, comme si tout ce qui était écrit là, nous le savions déjà, nous l’avions déjà rêvé » (Emmanuel Ruben, écrivain http://www.emmanuelruben.com/archives/2016/08/29/34252378.html )

Traduit du serbe par Maria Béjanovska

« Le lecteur traversera le livre comme une forêt, de signe en signe, s’orientant d’après l’étoile, la lune et la croix :

Une autre fois, il le lira à la manière dont le faucon hobereau vole uniquement le jeudi, ou bien il pourra le tourner et retourner comme un « dé hongrois ». Ici, aucune chronologie ne sera nécessaire, ni respectée. Ainsi chaque lecteur créera son propre livre, comme dans une partie de domino ou de cartes, recevant de ce dictionnaire, comme d’un miroir, autant qu’il y investira, car – c’est écrit dans ce lexique – on ne peut recevoir de la vérité plus qu’on n’y a mis. D’ailleurs, on n’est pas obligé de lire entièrement ce livre, on peut en parcourir la moitié ou une partie seulement, et en rester là, comme c’est généralement le cas avec les dictionnaires. Mais plus on demande, plus on reçoit, et le chercheur persévérant trouvera ici tous les liens entre les termes de ce dictionnaire. Le reste sera pour les autres. » (Milorad Pavić)

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LA PEUR DES BARBARES de Petar Andonovski (Editions Flora, 2023)

PRIX DE LITTERATURE DE L’UNION EUROPEENNE 2020.

Traduit du macédonien par Maria Bejanovska

La peur des Barbares est un court roman d’une centaine de pages, construit de deux histoires, chacune racontée par une femme. L’une, Oxana, est Ukrainienne, l’autre, Pinelopi est Grecque. Elles vivent sur une île désertée, Gavdos, près de la Crète, en face l’une de l’autre mais ne se connaissent pas. Le roman relie leur monde éloigné : celui de l’après-Tchernobyl et celui d’une communauté insulaire grecque isolée. Aux voix des deux femmes viennent se mêler celles de deux autres qui sont absentes mais qui ont marqué durablement l’existence d’Oxana et de Pinelopi. S’instaure ainsi un dédoublement du dialogue où se dévoilent le passé, le présent, la réalité et le souvenir de ces deux femmes, leurs espoirs trahis et leurs désirs non réalisés.

Version électronique disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CLJ2KBVV

Petar Andonovski est né en 1987 à Kumanovo (Macédoine). Il est l’auteur de quatre romans et d’un recueil de poème (Espace mental, 2008). Dès la parution de son premier roman Les yeux couleur chaussure (2013), le jeune écrivain connaît le succès, son roman est nominé pour le Prix du roman de l’année, un prix très convoité en Macédoine. Deux ans plus tard, il reçoit ce grand prix pour son second roman Le corps dans lequel il faudra vivre (2015). Et son troisième roman La peur des Barbares (2018) lui apporte une reconnaissance internationale : le Prix de littérature de l’Union européenne en 2020. Pour son roman Un été sans toi (2020) a reçu le PRIX English PEN 2023. Et il vient de publier son cinquième roman : Je ne dis rien.

La peur des barbares est traduit en anglais, italien, français, serbe, albanais, croate, slovène et bientôt en bulgare.

Version électronique disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CLJ2KBVV

PRESSE

UN ETRANGE ROMAN !

(BookyCooky, Babelio, nov. 2023): https://www.babelio.com/livres/Andonovski-La-peur-des-barbares/1579102

« La peur des barbares, c’est la peur de « L’Autre », la peur de « L’Etranger », ici évoquée par deux histoires de femmes entrecroisées. Un auteur macédonien que je ne connaissais pas, et qui m’a été suggérée par sa traductrice Maria Bejanovska que je remercie en passant. Un étrange petit roman, ou plutôt une novella de 80 pages qui reçu en 2020 le Prix Européen de Littérature.

Sur la même île-prison Gavdos , près de Crête, deux femmes; alors que Pinelopi la grecque prise dans les griffes d’un mariage forcé dialogue imaginairement avec la jeune fille, « la barbare » qu’elle a aimée adolescente, disparue, Oxana l’Ukrainienne, l’étrangère qui a fuit le désastre de Tchernobyl avec deux hommes, essayant de survivre aux hostilités des autochtones , dialogue avec une amie, aussi disparue. Deux femmes à la veine recherche nostalgique de leur passé…

Toutes ces femmes désespérées, c’est extrêmement triste , car d’autres voix , d’autres visages se mêlent à celles de Pinelopi et Oxana, comme celle de Stella la femme du gardien de phare. Des femmes brisées par la vie, seules, abandonnées, folles ou malheureuses, emprisonnées dans cette île. La mer qui pour moi une source d’énergie sans fin, ici c’est la mort , mort du corps, mort de l’âme, même si aussi symbole de l’espoir pour la fuite de cette île devenue une prison pour tout ces personnages. « 

***

UN ROMAN FASCINANT !

Il y a une force et une intensité peu communes dans ce « petit » roman !

(Traversay, Babelio, nov.2023) https://www.babelio.com/livres/Andonovski-La-peur-des-barbares/1579102

D’à peine plus de 80 pages, ce roman à deux voix fascine par l’atmosphère qu’il dégage, sombre et oppressante, à mesure que progressent les récits de Oxana, Ukrainienne, et Pinelopi, Grecque, deux femmes « échouées » sur une petite île dépeuplée face à la Crète. Les deux s’adressent chacune à une amie chérie durant leur jeunesse, avant que l’une travaille à Tchernobyl et que l’autre soit mariée de force à un homme qu’elle déteste. Leurs histoires se complètent et font intervenir des personnages étonnants comme la femme du gardien de phare, à l’esprit dérangé, ou deux soeurs albinos, craintes par la population. Il y a comme une touche de réalisme magique dans ce livre étrange et pénétrant où les femmes cherchent à fuir une île où les hommes imposent leur loi, n’ayant de cesse de faire la chasse aux étrangers (barbares) qui auraient le malheur de vouloir les déranger sur leur terre, comme Igor, un ami de feu le mari d’Oxana, à laquelle il raconte les histoires locales. Cette île-prison est comme le symbole du destin des femmes face au patriarcat, condamnées à ne jamais pouvoir vivre leurs amours. Il y a une force et une intensité peu communes dans ce « petit » roman d’un auteur venu d’un pays encore bien méconnu pour sa littérature.

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Deux voix emprisonnées

https://www.senscritique.com/livre/la_peur_des_barbares/critique/297310155 Écrit par Cinephile-doux

Il l’a également ajouté à sa liste Mes livres de 2023

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UN CONTE DE LA SOLITUDE ET DE LA PEUR DE L’AUTRE

Le courrier des Balkans (Pierre Glachant | jeudi 30 novembre 2023)

https://www.courrierdesbalkans.fr/Blog-o-Un-conte-de-la-solitude-et-de-la-peur-de-l-autre

« On imagine un endroit inondé de lumière avec ses maisons aux murs blancs ou bleus, au milieu des oliveraies et des citronniers. Mais on est loin ici de cette image solaire du monde méditerranéen, tant la tragédie paraît inévitable dès les premières pages.

Deux femmes, Oxana l’Ukrainienne et Pinelopi la Grecque, sont voisines mais ne se connaissent pas. Elles sont toutes deux plongées dans leurs souvenirs, chacune dans un huis-clos douloureux et sans espoir. Oxana s’est réfugiée sur la petite île grecque avec Evgueni et Igor après le drame de Tchernobyl et Pinelopi est hantée par une amie d’adolescence avec laquelle elle avait imaginé une autre vie, en Espagne ou ailleurs.

Autour d’eux, règnent la méfiance, puis l’hostilité des locaux. Oxana et ses deux compagnons sont appelés les « Russes », ces étrangers venus de la mer, qui est bien souvent pour les habitants des îles synonyme de dangers et de menaces. » (extrait de la critique)

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LE TEMPS DE LECTURE sur LA PEUR DES BARBARES (1er décembre 2023)

On ne sait plus qui sont les barbares dans cette histoire, les trois ukrainiens qui s’exilent sur cette île presque déserte, ou les insulaires, qui les rejettent sans chercher plus loin.

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UN ROMAN D’UNE GRANDE DELICATESSE (Julien Delorme, éditeur)

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UNE ILE PRISON POUR DEUX FEMMES MEURTRIES, chronique de Jean-Jacques Bedu (Mare Nostrum) – 11 février 2024

« Un roman intense et poignant, porté par une écriture poétique, qui émeut par sa délicate puissance d’évocation. »

« Seule la littérature semble pouvoir offrir une échappatoire à ce funeste destin, un espace paradoxal de liberté. En tissant la trame de ces deux solitudes, Petar Andonovski redonne voix à celles que le monde a réduites au silence. Son écriture élégiaque pleure deux vies brisées, sans jamais verser dans le misérabilisme ou le pathos. Au contraire, une pudeur toute pudibonde imprègne les mots, contenus comme pour ne pas trahir l’indicible des tourments intérieurs.

Mais le roman est avant tout un sublime chant désenchanté sur le désir de liberté contrarié. L’île-prison devient alors un formidable symbole à portée universelle sur l’enfermement intérieur. Un huis clos psychique dont nul ne peut s’évader, que la mort seule peut libérer. Image métaphorique aussi d’un monde cloisonné où toute aspiration personnelle se heurte à l’hostilité d’autrui.« 

* * *

La quête de l’autre pour sortir de soi .

LA PEUR DES BARBARES de Petar Andonovski présenté par Jean-Jacques Bedu (pages 56/57)

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CONTES FANTASTIQUES DE MACEDOINE (Editions Flora, 2023)

VIENT DE PARAITRE !

CONTES FANTASTIQUES DE MACEDOINE

de Marko Cepenkov (Auteur), EMo (Illustrations), Maria Béjanovska (Traduction)

Éditions Flora

Ce livre contient 4 contes populaires (L’oiseau d’or, Zlata dorée, Le petit cheval magique, Silian la cigogne) et de nombreuses illustrations en couleur et en noir et blanc.

« Les Macédoniens ont eux aussi leurs Grimm, les Miladinov. Mais c’est Marko Cepenkov (1829-1920) qui a assis le conte en Macédoine. Passionné de tradition orale, ce modeste tailleur de Prilep, qui avait à peine fréquenté l’école primaire, consacra sa vie entière à collecter contes, dictons, devinettes, rêves et leurs interprétations, coutumes et rites, formules magiques et jeux pour enfants. Si mon choix s’est porté plus spécialement sur les contes, ce n’est pas par un effet du hasard, mais en raison de leur originalité. Je me suis seulement permise d’adapter certains passages, un peu longs ou répétitifs, afin que ces textes soient accessibles au lecteur. »

Maria Béjanovska, la traductrice.

Le livre est disponible sur : https://www.amazon.fr/dp/B0CL9MWH5S

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LE DICTIONNAIRE KHAZAR A LA COMEDIE FRANCAISE

« Tes intentions plaisent au Seigneur mais pas tes actes ! »

La Comédie-Française organise une série de lectures intitulée Au Grenier qui se déroule en sa Coupole.

Le comédien sociétaire Serge Bagdassarian lira le 12 décembre 2023 le texte Le Dictionnaire khazar de Milorad Pavic, dans la traduction de Maria Béjanovska.

Dédicace de la traductrice Maria BÉJANOVSKA

Lorsque je traduisais LE DICTIONNAIRE KHAZAR, c’était en 1988, il m’arrivait de me retourner dans la rue pour vérifier qu’un des chasseurs de rêves, échappé du livre, ne m’avait pas à mon tour pris en chasse. C’est un livre magique et envoûtant. Tout comme les Khazars, ce peuple mystérieux qui vécut à l’embouchure de la Volga sur la mer Caspienne. Leur royaume fut anéanti par les Russes vers l’an 965 de notre ère. Et on n’a retrouvé jusqu’à ce jour aucun vestige matériel de ce peuple : ni bâtiment, ni inscription.

Mais les Khazars sont passés à la postérité par un événement extraordinaire : le renoncement collectif à leur antique religion et leur conversion à une des trois grandes religions du Livre. La légende rapporte que le roi des Khazars mit les trois croyances en compétition dans une audience ouverte à leurs représentants respectifs : un rabbin, un moine et un derviche. Mais la légende ne dit pas qui l’a emporté. Ce qui est certain, c’est que le peuple khazar disparut de l’Histoire peu après sa conversion.

Ce mystère hante les archéologues et les numismates qui prospectent la région de l’embouchure de la Volga. La chasse aux Khazars remplit les rêves des historiens de la période.

Milorad PAVIĆ, l’auteur génial du DICTIONNAIRE KHAZAR, pense qu’un rêve du roi des Khazars est d’ailleurs à l’origine de cette tragédie.

Un rêve dans lequel un ange lui serait apparu pour lui dire :

Tes intentions plaisent au Seigneur mais pas tes actes !

Les Khazars ne seraient-ils pas un peu nos frères ?

Mystères par ordre alphabétique

« Que vous puissiez tenir ce livre entre vos mains tient presque du miracle. D’où vient-il ? Pourquoi a-t-il été écrit ? Ça n’est qu’en le lisant que vous trouverez des indices qui vous permettront de répondre à ces questions et comprendre peut-être un peu mieux le mystérieux peuple khazar.

Car ce livre est une énigme. Il vient du fond des âges. On dit qu’il a été dicté par des perroquets, qu’il est passé entre les mains de cent mages et autant d’érudits, qu’il a des dizaines d’auteurs et change même parfois de sexe.

Mais oubliez vos préjugés et plongez dans la lecture merveilleusement poétique de cet inventaire de légendes, dans ce labyrinthe duquel on n’aurait jamais envie de sortir. »

Lecture à la Bibliothèque historique, Paris 2015.

La vitrine de la librairie parisienne « L’Ecume des pages »:

Milorad Pavic :

« Je dois dire qu’en écrivant Le Dictionnaire khazar, pour les besoins du laboratoire, j’utilisais un petit truc. Je m’imaginais le lecteur pour lequel j’écrivais. D’une façon tout à fait concrète. Avec son nom et son prénom. Il n’y a pas de raison de taire ces noms. Il s’agit des écrivains que j’aimais et que j’auarais voulu voir se pencher sur mon livre. Le conte Djordje Brankovic, Gavril Stefanovic Venclovic, Arsenije III Carnojevic, Zaharije Orfelin, tous écrivains du baroque serbe, morts depuis longtemps. J’imaginais que j’écrivais mon texte pour ces gens du 17ème et 18ème siècles. Et j’avais un sentiment de soulagement. Naturellement, je ne pratiquais pas cela seulement dans Le Dictionnaire khazar. Les lecteurs qui jetteraient un coup d’oeil sur mes livres précédents ils y trouveraient des poèmes et de brefs extraits rédigés dans la vieille langue serbe du baroque, une langue que j’apprenais des écrivains nommés plus haut et que plus personne n’utilise pour écrire. J’imaginais ce qui leur plairaient et, souvent, j’adaptais à cela ce que je mettais sur le papier.« 

Ibn Akchani avait jeté une feuille de laurier
dans un baquet d’eau et y avait plongé la tête
pour laver sa natte. Il était resté ainsi quelques
instants. Quant il releva la tête pour respirer,
autour de lui il ne restait plus rien de Constan-
tinople…il se trouvait au Kingston un hôtel de
première catégorie à Istanbul, en 1982, il avait
une femme, un enfant et un passeport  belge… et
devant lui, au fond du lavabo… nageait encore
une feuille de laurier. »

Revue de presse complète sur la page : https://mariabejanovska.wordpress.com/2015/10/02/nouvelle-edition-du-dictionnaire-khazar-de-milorad-pavic-ed-le-nouvel-attila-2015/

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Proposition : ZORAN ANČEVSKI, poète macédonien

Deux fois lauréat du prestigieux prix « Frères Miladinov » décerné par Les Soirées poétiques de Struga pour le meilleur recueil de poésie entre deux Festivals:

Pantomime sidérale (en 2018) et Boussoles confuses (en 2022).

Conte de fées

Le brouillard transformera

les montagnes en vases de marbre

et la neige n’entassera que des contes

dans leurs espaces illusoires.

Tes pas y mèneront

vers le haut, vers une nouvelle

saison de l’année avec quatre soleils

et quelques lunes amoureuses.

S’ils se lèvent, tu te perdras

dans la forêt de consonnes,

même ton ombre s’estompera,

crucifiée dans des pièges ouverts,

et moi, je te chercherai comme une rime dans un champ

de voyelles pliées tendrement

dans de succulentes syllabes

où ondulent les jeunes pousses de blé.

Puis je me transformerai en silence,

yeux myopes et sanglants,

j’errerai heureux dans les vallées

et à chacun de tes appels je répondrai

en écho : « oui, oui, oui… ! »

Zoran Ančevski (1954) est poète, professeur d’université, traducteur, essayiste.

Il a publié neuf recueils de poésie qui ont été récompensés par divers prix dans le pays et à l’étranger.  Voyage à travers les images brisées („Патувања низ скршени слики“,1984), La stratégie de la défaite („Стратегија на поразот“ ,1994), La ligne de résistance („Линија на отпорот“ ,1998), „Превод на мртвите“ (2000), La paix sauvage („Див мир“ ,2004), Poèmes choisis („Избрани песни“ ,2008), L’histoire du vent („Историја на ветрот“ ,2009), et l’étude Sur la tradition ( „За традицијата“ ,2007).

Des extraits de sa poésie ont été traduits et publiés dans plus de vingt langues dans d’importantes revues et anthologies étrangères.

 

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MES TRADUCTIONS PUBLIEES EN 2023

Le Cahier volé à Vinkovci de Dragan Velikić (Le Livre de Poche)

Le cheval rouge de Taško Georgievski (Ed. Cambourakis)

« Le wagon cambriolé à Vinkovci » : ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit du narrateur à la mort de sa mère. Dans ce wagon qui transportait les biens de sa famille se trouvait un cahier dans lequel sa mère notait chaque hôtel où ils avaient séjourné : hôtel Palace à Ohrid, Bonavia à Rijeka, Bellevue à Split, Evropa à Sarajevo… Poursuivant le mantra de sa mère, tirant sur le fil de la mémoire, le narrateur fait surgir du passé des halls d’hôtels, des places et des rues, des bribes de dialogues…
C’est toute l’Istrie du XXe siècle qui défile sous nos yeux, à travers les vies ordinaires ou extraordinaires de ceux qui se sont succédé sur cette terre. L’histoire de pays, de villes, d’hôtels, de chemins de fer qui n’existent plus. De familles détruites et de personnes disparues dont les voix résonnent dans une polyphonie brillamment orchestrée.

Une immersion haletante dans l’histoire des Balkans. Le Temps.

Ce livre vous donne envie de regarder les photos que vous gardez dans une boîte en carton, à la cave, de regarder la vie qui s’est écoulée depuis quelques décennies, et de sentir le parfum fugace de temps révolus. (Songazine)

L’armée populaire de libération de Grèce subit ses dernières défaites et se trouve contrainte au repli. En Albanie, Boris Tušev, l’un des rescapés, paysan et partisan, attend que d’autres scellent son destin.  » D’autres « , ce sont d’abord ceux qui, autour des tables de négociation, jouent le sort des peuples – les grandes puissances. Cette armée en déroute est finalement conduite en Union Soviétique. Déraciné, Boris ne rêve que de retrouver son foyer, son pays natal. Un jour, inopinément, on le renvoie en Grèce. Mais là, tout a changé. C’est alors la désillusion. Cet homme simple éprouve toute la tourmente de ces années difficiles dans un pays déchirée et devient le symbole involontaire de tous les exils.

 Ce livre est un chef d’œuvre, chef d’œuvre d’humanité et de style. Non écrit à la hâte, admirablement construit, il use d’une langue simple, sobre, avec des fulgurances poétiques incisives, inventives. (Joël Vernet)

C’est un chef-d’œuvre absolu! (Emmanuel Roblès)

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BORČE PANOV, poète macédonien

ELOGE DE LA FOLIE ET DES HORMONES GHRELINE ET LEPTINE

Je retiens le ciel avec un fil comme un ballon à hélium

il y est écrit Eloge de la folie

je respire dans un scaphandrier au milieu des virus

et la Folie tient une aiguille

et un discours

devant la barbe à papa dans ma main

avec un petit ver de terre rose car la barbe à papa est rose aussi

devant les secondes aux gants blancs

qui roulent sur des scooters jaunes échappés de l’asile

devant les hirondelles des verdures futures

tassées comme la poudre dans la cartouche de la migration

et de l’émigration des peuples entiers

devant les ombres de la nuit qui trébuchent

à cause de la syntaxe des méridiens

et déplacent le temps

devant l’hormone de la faim Ghréline

qui fait gonfler le ventre des enfants squelettes

et l’hormone de la satiété Leptine

qui mange le sucre dans le sang des affamés

Ma folie tient un discours au sommet de l’aiguille

où dansent les anges aux yeux voilés

et je discute avec les quatre cavaliers de l’apocalypse

s’il faut leur donner les noms

des hormones de la satiété et de la faim

et si le blanc des quatre cavaliers

sèmera du blé aussi sur le bout de l’aiguille

Ma folie tient un discours

devant l’orage qui fronce les muscles entre ses sourcils

et inonde notre cour d’une existence incomplète

dans une réalité où nos deux bras

balayent la rue avec les barbes des deux

qui ont rempli non vides

en jouant avec les ombres dans une ville

détruite par les mains qui tombent comme des bombes

Ma folie tient un discours devant les balayeurs des rues

qui polissent le marbre où se mirent exorcistes

politiciens, aviateurs, psychanalystes, water-polistes,

dénonciateurs, figurants et écologistes

avocats, huissiers, toges vêtues de juges

et artistes qui promènent leur petit théâtre comme un petit chien

qui, avec son petit cul rose

sous sa petite queue hissée, dit la vérité,

que l’avenir nous reviendrait rapidement de l’avenir

tel un avion supersonique

qui s’arrêterait soudain au milieu du ciel

laissant tomber des clowns multicolores

et le ciel deviendrait pur comme une larme de joie

tandis que la petite queue hissée haut s’agiterait

et le petit cul éhonté parlerait et parlerait

devant tous leurs clients, figurants hamburger et écologistes

qui s’engouffrent rapidement dans un train plus rapide que le son

avec une publicité qui éclate comme un mur d’air percé

et nous dit : chuuut, silence s’il vous plait.

Ma folie dit

à un ramoneur dont on ignore si lui

ou son ombre scille des yeux d’une belle journée

d’une girafe qui nous dit Ne marche pas sur la pelouse

et à la voisine qui étend la pluie sur le fil

pour faire sécher le niveau de la mer folle du Nord

et au milieu de Dam, à Rotterdam d’Erasme,

lui dit : tapons dans nos mains à nouveau, vivons entièrement

et buvons et mangeons de l’arbre du bien et du mal

qui est aujourd’hui une publicité écologique géante

tel un mur d’air au milieu du ciel

et nous dit chuuut.

(du recueil La chambre de mes zones temporelles)

Borče Panov, poète macédonien, est né en 1961 à Radoviš (Macédoine). Il est membre de l’Association des écrivains de Macédoine depuis 1998. Il est l’auteur de 15 recueils de poésie et de 8 textes dramatiques. Parmi lesquels : 

Les particules d’hématite,

 Raser les ballons,

Le sang qui jongle avec 8000 pensées poétiques,

La pomme souterraine.

Sculpture de la respiration

Ses poèmes sont traduits en quarante langues dont en anglais, italien, arabe, roumain, serbe, croate, slovène, bulgare…

Borče Panov a reçu plusieurs prix internationaux dont Premio Mondiale « Tulliola- Renato Filippelli » en Italie (2021) ,Prix ​​international d’excellence « Ville de Galateo-Antonio De Ferraris » (Italie, Rome, 2021), Predrag Matvejević (2021) en Croatie et  le Prix Sahitto d’excellence en littérature (2021)(Bengladesh).

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Proposition :« UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES, roman de Vlada Urošević, (Ed. Ars Libris, Skopje 2022)

LE MURAKAMI DES BALKANS !

« UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES »

Prix du Roman de l’année 2022, en Macédoine !

Je n’aime pas comparer les écrivains, mais dans le cas de VLADA UROŠEVIĆ et, particulièrement, en lisant son dernier roman, je ne cessais de penser au Japonais Haruki Murakami. Oui, Vlada Urošević est le Murakami macédonien. Toute son œuvre est à mi-chemin entre « le réel et l’onirique ». Sous sa plume, Skopje se peuple de mystérieux personnages et créatures émergeant d’on ne sait où, l’espace et le temps se troublent. Une sorte d’inquiétante étrangeté y règne en permanence. Sans parler de l’érudition de l’auteur qui est fabuleuse mais accessible à tous.

Mais c’est aussi un livre dangereux. Impossible de le lâcher. Du coup, vu son rythme diabolique et sa longueur (plus de 500 pages), vous risquez de voir votre tension grimper. J’ai échappé belle.

Extrait :

Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.

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Proposition :LES EXTRATERRESTRES, nouvelles de Vlada Urošević (Vonzemjanki, Ed. Ili-Ili, Skopje, 2023)

C’est une année faste pour l’écrivain macédonien Vlada Urošević.

Son dernier roman « UNE HISTOIRE VRAIE MAIS PAS TRES PROBABLE DE LA FAMILLE PUSTOPOLSKI DE LA MAISON AU BORD DU VARDAR ET DES QUATRE BAGUES »  (Ed. Ars Lamina, Skopje) a reçu le prix du Roman de l’année 2022 en Macédoine et son œuvre poétique a été couronnée par la prestigieuse Couronne d’Or de Struga, un prix mondialement connu. Il rejoint ainsi les poètes célèbres comme Pablo Neruda, Allen Ginsberg, Ted Hughes, Léopold Sédar Senghor, Joseph Brodsky, Eugène Guillevic, Tomas Transtromer et beaucoup d’autres poètes encore… Et ce n’est pas tout. Au Salon du livre à Skopje il a été proclamé le meilleur auteur de l’année.

Et, la cerise sur le gâteau, il vient de publier LES EXTRATERRESTRES (Récits du Quartier Latin), un recueil de nouvelles qui est une petite merveille de réalisme fantastique.

Les douze récits de ce livre ont trait à des événements qui ont eu lieu à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix du siècle dernier à Paris. / Bien qu’il soit possible de les situer sur un plan de la ville, l’auteur recommande aux lecteurs de ne pas utiliser ce livre comme un guide à travers la capitale française. Il n’est pas responsable de ce qui pourrait arriver à celui qui ne tiendrait pas compte de cet avertissement.

Le personnage principal de ce recueil de douze récits, que l’on pourrait considérer aussi comme un roman, est l’auteur lui-même qui, dans les années 1960, séjourne comme boursier à Paris. Il habite une mansarde entre le Jardin du Luxembourg et l’église Saint-Sulpice. Il suit des cours à la Sorbonne en auditeur libre qu’il choisit au gré de ses lectures. Il vient des Balkans, « à la fois chrétien et païen, donc pas très digne de confiance », selon un de ses amis parisiens, mais très séduisant et charmeur et persuadé qu’en aimant les femmes et en les couvrant de baisers il n’a rien à perdre.

Mais ces femmes sont des êtres étranges, venus d’ailleurs, de belles Aliennes qui attirent le jeune homme vers des royaumes impénétrables.

« Et si dans la première histoire il établit une relation avec Adela, évoquant le célèbre Henry Miller et sa douce amante Anaïs Nin, rien ne repose sur des bases fiables, car la folie est la seule constante dans les relations amoureuses des principaux protagonistes. Crazy Nora dans l’histoire « Alienne » nous entraîne dans le monde des Mayas ; Barbara, tel un fantôme entre rêve et réalité, nous plonge dans l’immensité du Sahara, où l’on sent poindre l’influence de l’éternel aventurier Corto Maltese. Avec Cléo,  nous voyageons de la gare d’Orsay, apparemment disparue, au Sri Lanka, et Anna Maria nous amène en tant que lecteurs à participer au meurtre, par négligence, commis avec le couteau rituel d’obsidienne des Aztèques; les « sorcières » Maria et Teresa nous transportent dans un Moyen Âge cruel, ainsi que la séduisante Agatha, adepte du culte de la Santeria ; seule la romance avec Maïté dans l’histoire « Des croissants chauds pour le petit-déjeuner » nous donne un instant de répit et l’espoir que toutes ces jolies femmes n’auront pas à nous entraîner à la suite du personnage principal dans les royaumes impénétrables de la magie noire d’Aleister Crowley, les mystiques du Triangle des Bermudes et de Carlos Castaneda, de l’Antarctique aux bases nazies, parce que Paris est toujours la ville de l’amour, la langue française la langue de l’amour pur et sans réserve, malgré les événements au-delà de l’onirique. « (extrait de la critique publiée dans la revue Knizevnost, avril 2023, Skopje)

Salle comble à la présentation des « Extraterrestres » (Récits du Quartier Latin) à Skopje.

Vlada Urošević poète, prosateur, traducteur et critique littéraire macédonien, est professeur titulaire à la Faculté de Philologie Blaže Koneski de Skopje et membre de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Il est également membre correspondant de l’Académie Mallarmé à Paris et de plusieurs autres académies. Il a publié 35 livres, dont 12 recueils de poésie, 7 romans, 7 recueils de nouvelles et un grand nombre de livres de critiques, essais, récits de voyage et autres écrits. Auteur d’une dizaine d’anthologies, il a notamment traduit en macédonien Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Breton, Éluard, Michaux. Lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, il a été nommé Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le Gouvernement de la République française.

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Proposition : TU PLEURES COMME UNE BALEINE de Svezdan Georgievski ( Plačeš kako kit, Ed. Begemot, Skopje 2023)

J’AI ADORE ce court texte hybride qui m’a tenue en haleine de la première à la dernière page. En oscillant entre conte et réalité, prose et poésie, l’auteur réussit pleinement sa séduction tout en ouvrant une perspective improbable d’un petit pays des Balkans .

Extrait (Traduction en cours)

Svezdan Georgievski, journaliste, écrivain et traducteur macédonien, est né en 1961 à Jesenice, en Slovénie. Il est l’un des fondateurs de Kanal 4, la première radio privée en Macédoine et du Prix de Utrinski Vesnik qui récompense le meilleur roman de l’année ainsi que de la Fondation pour la promotion des valeurs culturelles « Slavko Janevski ».

Une semaine dans la vie et la mort de Grozdan est le premier roman de Svezdan Georgievski. Il a reçu le prix Les nouveaux décerné au meilleur manuscrit de l’année 2016. Publié la même année par les Editions Templum de Skopje, le livre a connu en très peu de temps plusieurs éditions.

Tu pleures cmme une baleine est le deuxième roman de Svezdan Georgievski. Autres ouvrages: Pour mettre mon grain de sel, Les toponymes urbains.

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